Isabelle Baladine Howald | [Je — court à la mort]

Publié le 01 août 2016 par Angèle Paoli

[JE - COURT À LA MORT]

e - court à la mort
(devancer sans fin la scène des adieux, je -
court devant- les mains et bras tendus ouverts
pour/contre)
Je ne veux pas que le jour commence je ne veux pas
que le jour finisse à chaque mort je pense
non, pas pensée mais épreuve de l'aube et du soir
Relever, relever
Ne pas s'en relever. Mais relever : survivons comme /
les deux extrêmes -


Isabelle Baladine Howald, va - ferme ces doux yeux / - ne sache pas - je me / charge - continue - / et tu vivras -, me demandant comment vivre avec celui qui travaille dans la forêt - celui qui coupe les arbres ou recueille la sève - avec le faucheur d'herbes, avec le photographe ou le peintre, celui qui écoute ou celui qui parle, avec celui qui rit aux larmes sur la photo ou celui qui tient sa tête dans ses mains - celui des figurines. Avec le petit mort. Je me souvenais de ceux avec lesquels j'avais vécu, auprès desquels je ne dormais pas
et je devenu le cheval frappé
Hantômes, I, Éditions Isabelle Sauvage, Collection présent (im)parfait, 29410 Plounéour-Ménez, 2016, pp. 12-13.




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