« Le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier. » Georges Clemenceau.
L’auteur de cette célèbre phrase, ce polisson, n’avait jamais testé les ascenseurs… Mais je m’égare.
Alors, à mon tour, je voudrais réadapter cette vérité et l’appliquer au monde du travail : « Le meilleur moment du travail, c’est quand tu rédiges ton message d’absence dès que tu prends tes congés« . Moi.
« Bonjour, je serai en congés du 6 au 28 août, avec accès limité à messages ; en mon absence, je vous remercie de contacter Madame Pahencongé au 06… ou Monsieur Partienjuillet au 07… ».
Voilà, c’est fait, on se sent déjà en vacances, le reste à venir, c’est du déjà vécu : la plage, les virées nocturnes, les mojitos, les embouteillages… C’est comme l’amour, ce qui se passe après avoir monté l’escalier, on en a une idée plus ou moins précise.
Alors, à titre personnel, l’accès « limité » à mes messages est une formule de politesse, ce qui signifie que je ne les regarde pas car, old school que je suis, je considère que les vacances servent à oublier son travail, le plus possible.
Mais il suffit de regarder autour de soi, sur leurs serviettes de bain, toutes ses personnes affairées sur leur smartphone qui ont un accès « illimité » à leurs e-mails et qui les traitent dans l’urgence.
Et celles et ceux qui répondent aux sollicitations téléphoniques en disant : « Non, non, tu ne me déranges pas, je t’assure. Oui oui, il fait beau, c’est sympa ici, sinon, pour le Dossier Legendre & Cie, il faut absolument sécuriser les livraisons en… »
Je ne juge pas, je constate.
Connecté. En permanence, comme une obsession, comme une peur que quelqu’un d’autre ne se substitue à soi en faisant mieux, comme une tendance narcissique de se croire indispensable, comme une fureur exigeante de préserver sa « zone d’incertitude », comme la crainte de froisser son n+1.
Les managers de ces personnes angoissées n’ont rigoureusement rien compris au management.
Alors, que l’on prenne de la distance ou que l’on ne parvienne pas à décrocher de son addiction aux dossiers, le message d’absence, c’est vraiment le meilleur moment…