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Harry Potter and the cursed child

Publié le 04 août 2016 par Faelys
Harry Potter and the cursed childLa 8ème aventure, 19 ans après...et la magie revient ! Harry Potter and the cursed child

Oui, c'est le scénario de la pièce de théâtre. Oui, le texte a été écrit à six mains et pas seulement par J.K Rowling. Oui, le rythme est différent des romans....MAIS OUI, on y retrouve avec plaisir l'univers qu'on a tant aimé et ça vaut le coup !! (les spoilers sont en 2ème partie de ce billet exceptionnellement long, et ils sont annoncés, pas la peine de lire en fermant un œil..)

"Harry Potter and the cursed child" est d'abord une pièce de théâtre dont la 1ère a été jouée en grande pompe le 30 juillet à Londres, le livre en est le script.

"Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants.Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus."

J'avais peur d'être gênée par la forme du script, de ne pas passer facilement des "gros roman" à un scénario plutôt court, d'avoir un cadre trop restreint avec peu de lieux et de personnages. J'ai finalement trouvé que les informations étaient suffisamment efficaces en début d'acte, peignant l'ambiance et les émotions palpables, citant les personnages présents et les lieux. Évidemment, puisque ceux-ci nous sont déjà familiers (par une astuce absolument ébouriffante, voir spoilers), il est alors facile de se les représenter et d'y inscrire le dialogue. L'imagination et la mémoire du lecteur fait le reste! Mais oui, il y a un écueil: le rythme contraint par les seuls dialogues est terriblement rapide. La ligne temporelle n'est pas celle qu'on connaissait: une année scolaire marquée par ces temps forts. Et cette accélération du temps qui passe nous étourdit légèrement, pendant que le livre nous file entre les mains dans une délicieuse frustration.

Le script commence précisément là où finit le 7ème tome, sur le quai 9 3/4, avec les mêmes dialogues et les mêmes appréhensions d'Albus, le petit dernier d'Harry et Ginny, qui va faire sa rentrée à Hogwarts (Poudlard). Jolie pirouette et beau lancement de cette aventure originale ! On nous promettait des thématiques psychologiques d'amour filial, de passage de témoin entre générations, d'erreurs et de choix à assumer...on les retrouve bien, mais fort heureusement elles sont habilement mêlées de suspens, d'humour, d'émotions et de fantastiques rebondissements ! Le tout est fluide, et si le ton se veut plus "mature", la magie reste prioritaire, tout comme le courage, l'amitié, et la volonté de saisir chaque petite chance...

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ATTENTION, la suite

surlignez le paragraphe pour les faire apparaître:

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Oui, les deux héros de cette aventure sont bien Albus Potter (fils d'Harry et Ginny) et Scorpius Malfoy (fils de Draco), et ils sont terriblement à la hauteur, avec des caractères nouveaux, riches et profonds. J'ai un énorme coup de cœur pour Scorpius, sensible, bourré de complexes mais obstiné, fin, incroyablement drôle et attachant. Leur amitié improbable est pourtant évidente. Tous deux malheureux à Hogwarts, tous deux écrasés par une relation difficile avec leur père, ils forment un véritable duo de désespérés prêts à tout pour exister par eux-mêmes et être reconnus par papa.

MAIS vous allez être gâtés, fans de l'univers d'Harry, car vous allez AUSSI retrouver vos héros préférés, et même ceux que vous pensiez ne jamais plus revoir, puisque l'astuce archi-géniale qui twiste tout le script, c'est cette folle décision que prend le duo : utiliser un "Time-turner" pour aller modifier le passé. Et là c'est le festival ! Quel plaisir de replonger dans certaines scènes, d'en découvrir de nouveaux aspects, de goûter à des scénarios alternatifs désastreux que déclenchent les malheureux magiciens voyageurs du temps! L'uchronie magique, il fallait y penser ! Sauver Cédric Diggory mais en faire un mangemort capable du pire, modifier le bal du tournoi et les couples qui s'y forment, faire d'Hermione une prof agressive et une rebelle guerrière, les catastrophes s'enchaînent et les tentatives de réparations sont pires que les précédentes, il faudra l'aide de tous pour y parvenir.

Et que dire des rébondissements, on n'en manque pas! Une fille cachée de Voldemort, un nouveau sacrifice de Snape (Rogue), le tournoi des 3 sorciers revu, corrigé, recorrigé, le rôle majeur de la couverture dans laquelle Lily enveloppe Harry bébé, des émouvants dialogues entre Harry et Dumbledore...et bien d'autres scènes encore défilent dans un ballet haletant. J'aurai aimé que Ron soit plus décisif et moins trublion, lui qui a toujours été un de mes persos favoris est ici trop fade à mon goût, mais les temps changent et les jeunes sont sur le devant de la scène, même si les autres ne sont pas loin derrière.

Pas de doute, elle y est cette magie si particulière, cette manie de Rowling de distiller des pièges dans les scénarios pour nous éviter de nous endormir, et de tout faire coïncider au final, de la petite anecdote qui semblait sans importance à la grande scène majeure pleine de pathos et de bravoure. Les dialogues rendent le tout vivant, la touche de chaque personnage colore la chorégraphie générale, et les sorts sont le moyen idéal de représenter une action en un seul mot, l'histoire n'a donc aucun mal à prendre vie sous les yeux du lecteur.

Qu'en est-il du spectateur? Je ne sais pas comment la mise en scène parvient à faire tenir les changements de temps, de scènes et de décors, mais j'imagine la prouesse technique et artistique. Il parait que la pièce en deux partie frôle les 5 heures et jette du spectaculaire plein les yeux, je veux bien le croire.

Ne vous inquiétez pas, l'anglais de la version originale est accessible. Ne soyez pas pointilleux sur les questions posées par les voyages dans le temps et les très légères incohérences provoquées (par exemple la façon dont les personnages s'adressent aux autres, se désignant parfois par leur prénom là où on attend un titre). Ne voyez pas de sous-entendus cachés derrière la relation Albus-Scorpius, ou voyez-les avec bienveillance mais ne vous arrêtez pas à ça en hurlant. Soyez juste prêts à profiter du spectacle, à sortir les mouchoirs, à éclater de rire, à retrouver des personnages devenus des amis et à frissonner à nouveau à leurs côtés pour une fin heureuse...

Je ne sais toujours pas pourquoi la forme théâtrale a été préférée à celle du roman alors que la matière est là à mon humble avis. Je ne sais pas si on aura une suite ou une adaptation de ce script sur grand écran (après sa sortie française le 14 octobre chez Gallimard), mais je sais que j'ai refermé ce scénario trop vite dévoré avec un énorme sourire, et le plaisir d'avoir pu encore goûter à cette magie, alors que je pensais ne plus la retrouver. On est sacrément chanceux, quand même...

Harry Potter and the cursed child, J.K Rowling, J.Tiffany & J.Thorne, Little brown editions, (31 juillet 2016), 352p.,20£

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