Depuis deux semaines, le temps semble s’être arrêté autour de moi. Un grand calme plat comme une mer d’huile.
Les voisins, en grande majorité, ont déserté l’immeuble. Les rues de ma commune sont vides de voitures, les parkings sont troués de places inoccupées qui leur font une mine rarement vue. Des commerces nombreux ont tiré le rideau, une affichette écrite plus ou moins à la va-vite, précisant à quelle date ils reprendront leur activité.
Même la télévision est en berne de programmes de qualité, les rediffusions se succèdent et tournent en boucle, ne restent que les Jeux Olympiques pour les intoxiqués du petit écran. Ma banlieue, privée de trains pour cause de travaux de réfection, ne permet même plus de rallier Paris pour se changer les idées.
Autrefois, cet isolement, ce calme absolu m’auraient ravi. Une pause salutaire dans ma vie trépidante de travailleur, les vacances ! Sauf qu’aujourd’hui je suis en congés à perpétuité. Du coup, cette vie en mode pause, cet arrêt image, n’a plus les mêmes vertus et honnêtement, c’est un peu inquiétant…