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Marie-Claire Bancquart | [Une ville aimée luit et crie]

Publié le 19 août 2016 par Angèle Paoli

[UNE VILLE AIMÉE LUIT ET CRIE]

U ne ville aimée luit et crie
passagère
sa
langue de bruits
nous en voudrions un glossaire
direct, piaffant, gonflé de souvenirs :
appels de marchés, passages de tanks,
sonnettes des autobus autrefois,
couinage des urgences,
le tout traversé par une petite flûte au travail.
Répertoire demeuré seul, une fois notre langue perdue,
les peuples survivants partageraient
notre espéranto d'existence.
Le mot non. J'en inverse les lettres. C'est toujours non.
Pour aller
contre sa boucle
je caresse une branche
dans toute sa longueur.
J'écris une lettre à je ne sais qui
une lettre pour je ne sais où.
J'annonce qu'à l'automne
il ne faut pas ignorer les branches
qui jouent magnifiquement leur partition de cuivres.
Des nouvelles si importantes, au milieu des guerres,
des catastrophes,
c'est à faire savoir.
Sur l'enveloppe :
Pour X, dans n'importe quel pays triste.

Marie-Claire Bancquart, " En célébration du vivant " in
Tracé du vivant, Arfuyen, Collection " Les Cahiers d'Arfuyen " volume 229, 2016, pp. 59-60-61.

Marie-Claire Bancquart  |   [Une ville aimée luit et crie]


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