Nous sommes à l'automne 2007 à New York et Jende Jonga, un immigrant illégal d'origine camerounaise, est en passe de réaliser son rêve : après avoir été plongeur et chauffeur de taxis, il vient de décrocher un emploi de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers. Pour Jende, tout est désormais possible : il va enfin pouvoir offrir à Neni, son amoureuse, les études de pharmacienne dont elle rêve. Et surtout, pour les Jonga, le Graal est en vue : obtenir leur carte verte et devenir enfin des Américains.Blog littérature jeunesse, blog livres, blog lecture
Mais rien n'est simple au pays de l'American Dream. Entre Jende, loyal, discret, compétent, et son patron Clark, noyé dans le travail et les difficultés de la banque se noue une vraie complicité. Les deux familles se rapprochent, mais si les Jonga sont soudés malgré l'épée de Damoclès de l'expulsion, les Edwards sont en proie à de nombreux problèmes. Pour tous, l'interminable demande d'asile des Jonga et la menace d'éclatement de la bulle des subprimes vont remettre en question leurs certitudes..."
J'ai été absolument touchée par le destin de Jende, par son indéfectible bienveillance et par son regard à la fois émerveillé et réaliste de l'Amérique. Je pensais que le contexte Lehman Brothers pèserait dans des chapitres indigestes, pas du tout! Vivre cette période "de l'intérieur", à travers les yeux de la famille Edwards, mais aussi des Jonga, c'est comme découvrir une longue saga historique familiale, pleine de détails, de touches pittoresques dues au caractère de chacun (et on ne manque pas de caractère côté Neni Jonga!!). J'ai aimé l'humanité qui se dégage de ce long roman, même dans les moments les plus sombres. J'ai apprécié ce zoom arrière final qui clôt un rêve américain beau mais pas si doré, offrant au retour au pays une douceur de sagesse et de justesse. Et ce n'est pas si courant, j'ai trouvé que le titre était parfaitement ajusté à cette histoire.
Voici venir les rêveurs, Imbolo Mbue, éditions Belfond (août 2016), 300p., 14,99€