C’est une histoire extravagante comme je les aime…
L’été dernier, je faisais la connaissance de Dane, peintre et sculpteur résidant dans le sud-est de la France. Cet été, à la faveur des vacances familiales, je suis à nouveau retournée à Ners, où il vit avec sa compagne. Comme il prépare une exposition, à laquelle bien évidemment je vous invite à aller nombreux, nous avons un peu discuté de son parcours, de ses toiles et des différentes étapes de sa vie artistique. Incidemment, il me montre alors un catalogue d’une exposition passée, que je feuillette avec intérêt. Et d’un coup, je tombe sur un nom : Pilar… Ah, mais je connais une artiste-peintre nommée Pilar, lui dis-je, c’était une copine et je la voyais beaucoup, elle et son mari, lorsque j’étais plus jeune. Elle est espagnole… Je regarde alors le tableau signé Pilar : je reconnais le style, mais oui, c’est elle !
Du coup, Dane se met à me raconter ce qu’il faisait lorsqu’il était à Paris, son travail, ses expositions, les cours qu’il donnait et, de fil en aiguille, je me rends compte qu’en fait, je le connaissais ! Ou du moins, je connaissais ses œuvres et ses textes, car il avait fait partie d’un de ces squats d’artistes qui fleurissaient un peu partout dans les années 1980 et qui ont accueilli des gens particulièrement talentueux. A cette époque, j’avais plusieurs amis peintres, mon copain de l’époque achetait d’ailleurs pas mal de tableaux et moi-même, j’avais acheté un Pilar qui, hélas, m’a été volé il y a quelques années.
Je me souviens donc de Dane, qui dominait nettement les jeunes artistes du groupe « Art-Cloche » car la plupart en étaient encore à s’exercer, alors que lui avait déjà un geste et une démarche assurée, et qui n’appartenaient qu’à lui. C’est d’ailleurs lui qui, je crois, avait rédigé le manifeste d’Art-Cloche, car il avait en plus de sa peinture une démarche intellectuelle que bien peu d’entre nous auraient pu avoir.
En revoyant l’ensemble de ses toiles (que vous pouvez voir sur son site, www.dane.fr) je me souviens de tous ces gens et de tous ces lieux que j’ai fréquentés… et que j’avais complètement oubliés. Il parait que Pilar a quitté Saint-Ouen, où elle avait un grand atelier. Je l’ai perdue de vue.
Et pour en revenir à Dane, si je conseille à mes fidèles lecteurs d’aller – je sais, c’est loin de Paris – voir ses toiles à Uzès, c’est qu’il s’agit d’une grande rétrospective et que, probablement, la majeure partie des œuvres va être vendue et dispersée. C’est donc une occasion unique de se rendre compte de son parcours pictural, de l’évolution de son inspiration et de ses sujets. Il est aujourd’hui « néo-essentialiste », comme il se qualifie lui-même. Je ne suis pas sûre de savoir ce que cela signifie, mais je sais en revanche que j’apprécie énormément son travail, notamment ses bleus, et plus précisément ceci :
Alors une fois encore : si vous pouvez, allez-y !