L’explosion de la politique française

Publié le 14 septembre 2016 par Observatoiredumensonge

Par Maxime Tandonnet

Nous assistons en ce moment, dans l'aveuglement général, à l'explosion de la vie politique française.
A droite comme à gauche, il n'en reste qu'une guerre démentielle entre des individus malades à l'ego boursouflé.
Nul n'a la moindre idée de ce que sont encore la gauche et la droite d'ailleurs.
Les partis politiques n'existent plus, les projets, les idées collectives ont volé en éclat.
Tout le monde veut être président de la République. Chacun pond son petit bouquin dans son coin. Pour moi qui ai connu la sarkozie de l'intérieur, rien n'est plus sidérant que le parcours d'anciens fidèles de NS, désormais en révolte contre leur mentor auquel ils doivent absolument tout de A à Z, les députations, les postes de haut conseiller, de ministre, etc. Les notions de loyauté, de fidélité, de reconnaissance, de volonté et de projet collectif se sont désintégrées.
Il n'en reste partout, à droite comme à gauche, qu'un émiettement de vanités démentes entre des personnages d'une infini médiocrité personnelle comme intellectuelle, pris de la folie des grandeurs ou de la pure idiotie de se croire meilleurs, indispensables et plus intelligents que les autres. Quand l'ivresse de soi étouffe jusqu'au dernier soupçon de dignité... Il n'en reste que des poussées d'idolâtrie imbécile autour de personnages sortis du néant médiatique, comme des petits lapins du chapeau d'un magicien. La droite extrême est la quintessence de cette montée de la folie collective, quand le vide absolu se cristallise autour d'un " prénom " dont le seul et unique mérite est d'être issu d'un héritage sordide. Et le pire, c'est que cela marche auprès d'une foule de millions de personnes en perdition. Bref, il n'y a plus rien, que le néant, les gesticulations mégalomanes, la logorrhée insatiable, la démence collective et la mort qui rode partout. Et comme la nature a horreur du vide, le néant politique se traduit dans le chaos et se peuple d'une montée de la violence aveugle, du terrorisme, de la fragmentation identitaire, des haines dans un pays ensanglanté. Le vide politique ouvre grand les vannes à la peur, à la haine et à la terreur. La dérive du système politique français, sa vraie-fausse américanisation, autour d'un présidentialisme dégénéré et de ses putains de primaires explique en grande partie la désintégration de la politique française. Je suis pour revenir aux fondements de la République : le pouvoir à un Gouvernement, incarnant l'autorité républicaine, responsable pendant deux ou trois ans, responsable devant un Parlement formé de députés et de sénateurs élus par la Nation chargés de mettre en œuvre le programme de la Nation, indépendants dans leurs choix et leurs votes, et responsables directement devant la Nation. Et un chef d'Etat constitutionnel, au dessus de la mêlée, totalement impartial, dont l'autorité naturelle procède de la discrétion et du désintéressement, incarnant la politique internationale et de défense, la continuité, l'unité et le destin collectif à long terme. La politique à quelque niveau que ce soit, est un engagement au service du pays pendant une dizaine d'années avant de laisser la place à d'autres. Après, basta, c'est fini, tu passes à autre chose, mon p'tit gars, avant de devenir dingue, tu te remets au travail comme tout le monde, et tu disparaîs des radars de la vie publique. La République moderne est née sur le rejet du " pouvoir personnel ". Un système politique réduit à n'être plus qu'un jeu de personnes (et quelles personnes!) ne mérite plus le qualificatif de République, res publica, la chose publique. Les sauveurs de pacotille, les hommes ou femmes providentiels, au paroxysme de la crétinerie et du néant, sortis tout droit d'une salle d'opéra de l'année 1940, nous n'en voulons plus.
Il faut restaurer la République, la res publica, la chose publique, en finir en urgence absolue avec la bataille de coqs qui devient la honte française, la honte de tous les Français qui travaillent en particulier des plus jeunes, et se battent pour s'en sortir.

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...

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