Dans mon salon, il y a des œuvres d’artistes peintres de la région. Des tableaux précieux, qui ont chacun leur histoire, leur raison d’être là. Ils ne sont pas à vendre. Il y en a deux qui sont encore moins à vendre parce que ce sont des « à la manière de ». Parfois, rarement, mais à l’occasion, à ses débuts surtout, l’artiste peintre de la maison, quand elle explorait, quand elle regardait ce qu’elle aimait, il lui arrivait de s’inspirer de tableaux d’autres artistes. Pas pour les sujets ou la composition, toujours pour les couleurs. Pour se faire plaisir, pour essayer, pour s’améliorer. Ce fut le cas pour ces oiseaux à la manière de Louise Lefebvre. C'est bien indiqué derrière les tableaux, pour qu'il n'y ait pas de confusion.
J’aimerais écrire à la manière de.
Comme les jeunes auteurs qui écrivent comme ils parlent, comme ils pensent.Comme ça vient. Ce n’est pas très littérature académique, mais ça punche, ça va direct à l’émotion. Comme j’aime.Comme dans Chaque automne j’ai envie de mourir de Véronique Côté. Entre autres.Je le fais déjà dans ces billets. Je crois. Un peu.
Aujourd’hui, il serait question de discipline.Ce serait le mot du jour. Le mot du mois. Pour moi en tout cas. Discipline comme dans c’est le mois de septembre, le mois qui signifie la fin de l’été, les vacances sont finies, même si je suis plus ou moins en vacances à l’année. Je pense que mes années d’école ont laissé une empreinte chronobiologique sur mon comportement. L’esprit follet en moi sent le besoin d’être dompté. Ramasser mes jouets d’été. Revenir aux tâches domestiques délaissées les derniers mois.
À la manière du personnage de l’Euguélionne de Louky Bersianik, j’écrirais :La lunde, tu époussettes, tu passes l’aspirateur, tu laves les planchers.La marde, tu tonds le gazon, tu ramasses les aiguilles de pin.La mercrède, tu fermes la piscine, tu sors la poubelle bleue.La jeude, tu vas chercher les légumes d’Équiterre et la viande à l’épicerie.La vendrède, tu nettoies le four de la cuisinière et tu sors à l’extérieur pendant deux ou trois heures pour ne pas respirer l’odeur désagréable. Tu pars la hotte et le ventilateur parce qu’infailliblement le détecteur de fumée va te casser les oreilles.La samède, tu budgètes et tu laves les vêtements.La démanche, tu prends congé après avoir sorti la poubelle verte.
Discipline aussi dans mes lectures. Me restreindre à un livre à la fois, finir un avant d’entamer un autre, comme il fallait finir notre assiette avant le dessert. Moins courir après les nouveaux titres. Au besoin, délaisser les réseaux sociaux et les médias pour ne pas se laisser tenter. Surtout en septembre quand la manne est abondante.Faire mes devoirs. Noter mes impressions sur les livres lus (ou plutôt ouverts, feuilletés, parfois délaissés) les six dernières semaines. Pour le club de lecture de ce soir, me restreindre à un ou deux : Le ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras et L’araigne de Henri Troyat. Ou peut-être Le mystère Henri Pick de David Foenkinos. Pas seulement improviser et me limiter à quelques impressions. Penser à résumer et en parler de façon positive. À la manière de Nathalie Gagnon, blogueuse de Madame lit. Elle sait si bien rendre ses lectures intéressantes.
Oui, à la manière de.