Crepidula fornicata (photo ci-contre)
Mais on peut aussi en faire autre chose de fort utile. Une école d’ingénieurs de Caen vient de mettre au point un béton poreux, qui permettrait de limiter le ruissellement consécutif à l’artificialisation des sols. Fini le parking qui dégouline dans la jolie rivière toute proche ! Quel rapport avec la crépidule ? elle y joue un rôle majeur, au même titre que la coquille saint-jacques et la pétoncle (mais pas la moule, trop fine ; ni l’huître, trop tordue) : ce béton est en effet composé pour partie de débris de coquillages, dont la fameuse crépidule. Cela permet, en outre, de limiter l’apport en sable dans le béton, ce qui, en ces temps de pénurie annoncée, n’est pas négligeable.
A ce rythme-là, la crépidule pourrait bien devenir le coquillage-phare, celui que tout le monde s’arrache, et se vendre, à terme, hors de prix. Après tout, dans des temps pas si anciens, les œufs d’esturgeon étaient bien donnés en pitance aux animaux de la ferme.
Source : Sciences&Avenir, 14 septembre 2016
Photo : île d’Oléron, décembre 2010