Chez nous, le sommeil a toujours été en dents de scie. Enfin, je vous parle de Petit Tigre parce qu'en ce qui concerne les parents, nous sommes de vraies marmottes, avec sieste le dimanche après-midi. Ça, bien-sûr, c'était avant.
Quand notre blondinet est né, il avait au début, un rythme de nourrisson, puis il a fait ses nuits. Il a, par la suite, fait beaucoup de kiné respi. Après 10 mois, il n'a jamais voulu s'endormir seul. C'est à ce moment que ma grossesse a démarré, alors il y a t'il un lien? Peut-être. En tout cas, nous avons eu une grosse période où il réclamait le cosy pour être bercé, et après la naissance de sa petite soeur, il réclamait une présence jusqu'à l'endormissement. Depuis que nous avons mis un lit une personne bas, tout se passe mieux. Je dois encore rester avec lui jusqu'à ce que le sommeil le gagne, mais il y a très peu de réveils nocturnes. Le seul moment où il s'endort seul, c'est pendant la sieste. Il l'a fait sur un tapis moelleux, dans la pièce de vie, avec ses doudous. Il met généralement cinq minutes à s'endormir.
Il est aussi arrivé que l'on dorme avec notre blondinet. Il y a eu des nuits où il ne voulait vraiment pas dormir dans son lit, suite à un cauchemar. Nous lui faisions une place, mais le lendemain, il retournait dans sa chambre de manière à ce que cela ne devienne pas une habitude.
Quand nous avons appris la grossesse, nous étions tellement heureux, et nous espérions lui transmettre le gêne " gros dormeur ". Loupé. Minette dort bien, elle a fait ses nuits rapidement aussi. Notre problème est encore une fois l'endormissement. Pour chaque enfant, un rituel du coucher existe bien, mais ce n'est pas magique du tout. Elle s'endort seule dans son lit, mais depuis quelques temps, impossible de la coucher le soir. Il faut qu'elle soit déjà endormie pour qu'elle y aille. On a repris le bercement, les tours de poussette pour qu'elle trouve son sommeil. J'en ai donc parlé au médecin, ma question était surtout axée sur l'évolution psychique de bébé. Vers 7 mois, prend il conscience de quelque chose?
La seule réponse que j'ai obtenu est la suivante : " Laissez-la pleurer, elle prend conscience de son pouvoir, c'est un caprice. En trois semaines, si vous la laissez, elle aura compris. "
Je ne juge aucune éducation, évidemment. Chacun fait ce qu'il veut et certains opteront pour l'autre méthode. Vous aurez sans doute, tout autant d'arguments.
Sauf que nous n'avions jamais eu envie de la laisser pleurer. Il y a eu des soirs où à bout, nous avons eu envie de claquer la porte, fatigués, mais nous n'avons jamais pu. Nous sommes persuadés qu'un enfant qui pleure est un enfant qui a quelque chose. Ont ils la notion de caprice à sept mois? Pas certaine. A deux ans, peut-être. Néanmoins, nous pensons qu'un enfant qui pleure seul dans son lit, a peur, est angoissé, se pose mille et une question. Il a peut-être mal quelque part, mais il ne peut pas l'exprimer. La réponse que l'on apporte à cet enfant en ne répondant pas à son appel, n'est autre que " débrouilles toi avec tes angoisses, tes peurs ou ta douleur... "
Un article paru sur Famili.fr en Avril, relatait une l'histoire d'un missionnaire qui avait visité un orphelinat au Ouganda et avait été stupéfait devant 100 berceaux d'enfants, silencieux. Ces enfants, avait expliqué la nurse, ne pleuraient pas car au bout d'une semaine,ils savaient que personne ne viendrait les chercher. Cela montre exactement ce que nous pensons, et nous ne souhaitons pas relayer ce message à nos deux insomniaques. Ils ont peur, nous rassurons, ils sont angoissés, nous restons avec eux pour les consoler. Nous voulons être certains qu'ils sachent qu'ils peuvent compter sur nous, dans toutes les situations. Nous n'avons encore jamais vu d'ado dormir avec leurs parents ou tenir la main de leur mère pour s'endormir.
Nous préférons les accompagner dans leur sommeil sereinement, et dans le doute, ne pas laisser cette angoisse de la séparation, ou de la peur s'installer. Pas plus tard que le mois dernier, le magazine Parents écrivaient un article sur le développement de la confiance en soi. Il a été prouvé que la méthode 5_10_15 minutes développerait un manque de confiance en soi une fois adulte, chez le bébé qui est resté pleurer dans son lit.
Nous avons donc quelques années à rassurer nos enfants et à mettre nos soirées entre parenthèses. C'est fatiguant et usant, (parfois, ils nous font le cadeau de s'endormir tôt, tous les deux) mais si cela contribue à leur développement personnel, c'est avec plaisir.
Pour aller plus loin, je vous propose cet article de Les enfants tranquilles sur le sujet !