C'est la raison pour laquelle il m'arrive aussi de reconnaître certains objets notamment dans les musées, et de me remémorer des évènements qui tournent autour simplement parce que j'ai passé un moment à le dessiner. Dans le cas d'une sculpture, c'est comme se rappeler des saveurs et des sentiments qui accompagnent un dessert que l'on n'a pas goûté depuis des années.
Cette fois-ci je voudrais vous parler d'une chose que m'apporte le dessin, et dont je n'ai réussi à saisir l'essence que très récemment.
Pour moi, le dessin c'est traduire le monde.Durant des années, je me suis dit que je n'aimais pas vraiment les dessins et peintures hyperréalistes. Pas que je ne trouve pas cela esthétique, au contraire, mais plutôt que je ne m'y retrouve pas. En plus de cela, j'étais bien trop fainéante pour m'atteler à ce type d'exercice. Je pense d'ailleurs que je le suis toujours !
Au fur et à mesure de ma pratique, je suis allée vers des techniques qui simplifient mes modèles. Je n'aime quasiment dessiner qu'au stylo ou au feutre maintenant. Cela me force à plus de précision peut-être, mais aussi à aller dans le vif du sujet. Je tronque des morceaux de réalité pour chercher ce qui me semble important pour mettre en scène ce que je veux.
Je suis encore dans cette idée d'appropriation de la réalité. Je crois que je cherche à la transcrire dans un langage que ma mémoire comprendra et que mon cerveau retiendra : montrer dans quelques traits et aplats de couleurs, le sentiment qui s'imprimera dans mes souvenirs.