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Les pluies, Vincent Villeminot

Publié le 28 septembre 2016 par Faelys
Les pluies, Vincent Villeminot

Vous ne regarderez plus jamais les nuages de la même façon....

Allez, je replonge cinq années en arrière, au moment de la découverte de cette série " Instinct" qui m'avait emballée au plus haut point, et dont le succès ne se dément toujours pas auprès de mes zélèves. De ces romans qui rassemblent leurs lecteurs dans un club de "toi aussi, tu as ressenti ça? et comment!! waouh!". Et bien sachez qu'IL est reparti, pour un tour, qu'IL nous embarque à nouveau dans une aventure haletante pleine de suspens, de fracas et d'humanité à la fois. Lui, le filou, le barbu à la plume d'or; Vincent Villeminot.

" Kosh songea qu'il n'avait jamais vu les yeux de Lou dans le soleil.
C'était parce qu'il pleuvait depuis maintenant quatre mois. Une pluie serrée, violente, une pluie de mousson qui paraissait blanche la nuit dans les phares ou la lumière, et faisait un voile gris sur toutes choses, le jour, à plus de quelques mètres. Le phénomène, inexplicable, échappait à toute logique, à toute prévision, à tout modèle, à toute saison.
Il se perpétuait. Partout, les eaux avaient monté, les rivières enflées, on consolidait les digues, on en bâtissait d'autres, plus hautes, mais qui se révélaient de nouveau insuffisantes. Les montagnes ruisselaient. Les fleuves débordaient. Des plaines autrefois agricoles ressemblaient à des marécages (...)
Blog littérature jeunesse, blog livres, blog lectureMais Kosh n'avait pas besoin de voir le soleil les éclairer pour savoir que le vert des yeux de Lou était menthe à l'eau. Et qu'ils étaient la plus belle chose qu'il ait jamais vue. Surtout lorsqu'elle souriait. Qu'il la faisait sourire.
L'eau monte, les digues sont sur le point de céder, il faut évacuer. Sur le port, les réfugiés se battent pour prendre place dans les derniers bateaux, pris de panique, convaincus qu'il s'agit là du dernier espoir de s'en sortir. C'est une cohue indescriptible et au moment d'embarquer, dans un mouvement de foule, Kosh est arraché à Lou. Dernier échange de regards.
" Survis... " la supplie-t-il. " Survis, et moi, je te retrouverai. "

"Les Pluies", c'est un songe sombre et beau. A la fois cauchemar de ce que pourrait devenir un futur de déluge, et en même temps rêve initiatique de renaissance. Le récit se tisse entre des événements terriblement réalistes et durs (la détresse, la cruauté, la séparation, la violence..), et des éléments d'une chaleur infinie (la confiance, l'espoir, les rencontres, l'honneur). Bien sûr, il y a cette histoire d'amour entre Kosh et Lou, mais il y a bien plus que ça.

En fait il y a toutes ces cordes émotionnelles que le récit fait vibrer en nous. Aussi inéluctables que la montée des eaux. Et on a juste le pouvoir de croiser les doigts pour que nos héros fassent le bon choix, et de tourner les pages, comme pour les aider à avancer. C'est là qu'il faut être patients, parce que bien sûr, on a droit ici à une série, et qu'en fermant l'ouvrage on reste là, fourbus par la tempête et avides de retrouver le cap dans une suite prévue pour février apparemment.

Des romans d'anticipation qui procurent des frissons autant par leur style que par leur réalisme, j'en ai lu certains. En feuilletant "les Pluies", je n'ai pu m'empêcher de repenser à la série " C.I.E.L" de Johan Heliot qui elle aussi nous offre une énorme claque, elle aussi peint un futur difficile où les héros sont des survivants.

Je n'avais pas eu l'occasion de me libérer pour (re)retrouver Vincent Villeminot lors de la rencontre organisée par Fleurus, mais je serai au rendez-vous pour la suite des Pluies, promis ! ;)

Les pluies, Vincent Villeminot, Editions Fleurus, (septembre 2016), 320p., 16,90€


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