Les primaires de la droite et du centre sont lancées et certains candidats, Nicolas Sarkozy pour ne pas le nommer, s’insurgent contre le fait que des électeurs de gauche pourraient venir s’en mêler en votant pour un candidat de leur choix, à savoir n’importe qui sauf Sarko ! Evidemment il la ramène car plus la base électorale de ces primaires s’élargit, moins il a de chances d’être désigné comme candidat champion de la droite pour les présidentielles.
Sauf que les primaires – et ce sera valable pour la gauche quand viendra sont tour – sont ouvertes à tous, contre une participation financière relativement modeste et la signature d’une charte d’acceptation des valeurs du mouvement politique.
C’est sur ce dernier point qu’insiste particulièrement l’ex-président pour fustiger ceux qui viendraient troubler ses calculs électoraux, arguant de la moralité, que signer cet engagement quand on est de gauche, serait trahir, etc. blabla. S’il y a bien un argument fallacieux entre tous, c’est bien celui-là ! Venir parler de moralité quand on fait de la politique c’est un peu se foutre du monde, entre les élus qui changent de parti politique au cours de leur carrière et ceux qui s’engagent sur des programmes électoraux pour ne pas les respecter une fois élus, on pourrait en dresser une liste longue comme le bras.
Les primaires sont le premier maillon d’une chaîne qui conduira à la désignation du futur président de la république, donc tout le monde est concerné. A une époque où l’élu l’est plus par élimination que par adoration, aller voter aux primaires de la droite et ensuite de la gauche, permet déjà d’en virer un bon paquet. Pourquoi les électeurs lambda devraient-ils attendre la toute fin du jeu pour se décider et se retrouver à voter pour ce qui reste en piste ? Plusieurs politiques avancent l’idée que droite et gauche ne sont plus de mise, que les problèmes sont trop importants et qu’il faudrait un gouvernement d’union nationale, que nos institutions politiques sont vieillottes… Prenons-les au mot et allons tous voter à leurs primaires pour qu’il ne reste au bout du compte, non pas un candidat idéal qui n’existe pas, mais le moins tartignole de tous dans chaque camp…
Car à la fin, le futur président de notre république sera obligatoirement d’un parti que déteste une partie de l’électorat !