Notre petite virée en Europe m’aura aidée à réaliser une grosse qualité des Indiens, mais alors une très grosse : ils aiment les enfants. Ce qui veut dire, concrètement, qu’ils ne te regardent pas de travers quand tu montes dans le train avec ton gosse (qui n’a même pas encore ouvert la bouche qu’il est déjà perçu comme une source d’emmerdes).
Qu’ils ne te font pas des réflexions dans une queue d’aéroport quand tu exploses ton smoothie au sol en essayant d’attraper ton gamin qui remue pas mal, et avant même que tu aies le temps de sortir tes mouchoirs pour nettoyer, « ah bah voilà, formidable » (je lui ai dit de se détendre du string à ce gros con d’Allemand).
Qu’ils ne t’autorisent pas à diner dans leur restaurant sous la condition express que le petit reste sanglé sur sa chaise haute (autant dire que je suis allée le manger dans un autre bouiboui écossais mon fish and chips).
Qu’il y a peu de chance qu’une hôtesse indienne vienne te dire, après une heure de vol, que ton bébé a été « particulièrement pénible » (il a juste crié pendant dix minutes mais ladite hôtesse ne me laissa pas me lever pour le distraire, à cause du chariot et de sa règle stupide qu’on ne peut pas s’asseoir par terre au pied de son siège alors que ça ne dérange que le mur) et que « la prochaine fois il vaudrait mieux qu’il voyage en éco » (Non mais t’es fière de toi, grosse connasse de Swiss Air ??).
Qu’ils vont certainement essayer de te distraire ton enfant dans l’avion si il fait un peu de bruit, ou venir te suggérer de le nourrir (c’est un peu énervant cette manie d’expliquer n’importe quel pleur par de la faim, mais au moins ils essayent d’aider au lieu de t’enfoncer dans ta détresse de mère qui dérange le peuple).
Qu’ils vont le prendre avec eux et leurs propres enfants pour te laisser « déjeuner en paix » au restaurant. (T’es un peu gênée, tu oses pas, tu craques et tu leur es éternellement reconnaissante de cette micro pause.)
Des fois c’est un peu extrême : il n’est pas rare de voir des enfants dans des bars, tard la nuit, avec leurs parents. Ou des tout petits au cinéma, pour des films d’adulte ; enfin quand on voir l’exposition des mioches à la mythologie hindoue (pleine de violence, de sexe, de trahison) dès leur plus jeune âge (voir cette note), on peut bien se dire qu’un film interdit aux moins de 16 ans c’est pas si terrible).