Il y a moins d’un an, les gars jouaient sur une péniche amarrée dans l’Ouest parisien éveillant à peine l’intérêt des poissons évoluant dans ces eaux, aujourd’hui Borderline est entré dans Paris pour se produire dans un club à la réputation assurée où d’autres plus illustres, comme Jean-Jacques Milteau pour n’en citer qu’un, ont leurs habitudes. Evolution patente, concert épatant !
Comme nous étions bien dans cette petite salle très accueillante, tout de bois vêtue avec de nombreuses photos aux murs rappelant de chaudes soirées passées. La scène est minuscule, quasi inexistante à peine marquée d’une marche pour la distinguer et le public, la horde fanatique déplacée de sa banlieue pour l’occasion, une fois alimenté en bières ou cocktails divers, prêt à passer un bon moment.
Il est 21h45 quand les musiciens rigolards prennent possession de leur étroit espace vital, égaux à eux-mêmes et à leur image bien connue désormais : Christophe à la guitare rouge, Olivier à la bleue, le grand au fond avec une basse c’est Alain, le feignant assis mais pas manchot à la batterie c’est Jean-Philippe, quant au mec qui assure le show aux vocaux…. « Monsieur » Harbin en personne !
Le concert est en deux parties, un premier set de plus de trente minutes avec des titres comme Dormir dehors de Daran et Les Chaises, ce qui donne une idée de l’état d’esprit du groupe, faire des reprises certes mais de morceaux pas très connus ou alors en donner une version plus personnelle ou inédite. On notera aussi un Wonderwall (Oasis), un TNT de Nirvana - dont deux membres de Borderline arborent le t-shirt – gros son lourd mais court solo aérien d’Olivier et Creep de Radiohead pour clore cette première partie et qui s’avère comme à chaque fois, l’un ou plus certainement, LE morceau phare du groupe.
Le second set sera plus musclé et ce dès l’entame avec ce Sweet dreams que la majorité des gens connaissent par Eurythmics mais que Borderline joue dans sa version Marylin Manson, donc moins gominée avant d’enchainer avec un Sunday Bloody Sunday (U2) qui met en voix le public et donne à Jean-Philippe l’occasion de s’illustrer par un solo de batterie ; bravo au musicien car il doit frapper en retenant ses coups, la petite salle n’autorisant pas le tintamarre qui siérait à la performance… Il y aura aussi un Come Together (Beatles) peut-être pas très orthodoxe dans son exécution mais qui fera un tabac auprès du public, public qui s’illustre quand une groupie ( ?) monte d’autorité sur scène faire les chœurs dans les bras du chanteur, sur le Fly Away de Lenny Kravitz. Le concert s’achève avec L’Homme pressé de Noir Désir, suivi de deux rappels à la demande de la petite foule pas pressée, de rentrer chez elle.
Un très bon concert car bien construit, deux sets bien équilibrés, le second accentuant l’intensité musicale ; des musiciens qui s’entendent comme larrons en foire, ça s’entend et ça se voit ce qui produit un effet de feed-back positif avec le public ; les mâles dominants mènent l’attelage (le chanteur à l’aise sur scène comme s’il était dans sa salle de bain, le batteur poussant fort au cul de tout le monde) bien encadrés sur les ailes par deux guitaristes en progrès constants et un bassiste métronome couvrant les arrières. Les spectateurs étaient ravis de leur soirée, les Smartphones gorgés de photos et vidéos souvenirs peuvent en témoigner.
Nous attendons la suite avec impatience…