Hier, je me suis pesée. Après 8 mois de régime pendant ma grossesse à cause de mon diabète, je me rattrape (trop) bien depuis la naissance de Joseph. Et au lieu de perdre du poids j’ai donc fini par prendre deux kilos, faisant ainsi monter à quatre la somme à perdre. Quatre kilos sur mon ventre principalement.
Ça m’a vraiment déprimée sur le coup, parce que j’en ai marre de ne pas rentrer dans mes jeans et de ressembler à ça. Ce n’est pas qu’une question de chiffre, deux mois et demi après mon accouchement je suis loin d’avoir retrouvé mon corps d’avant, et il dit encore avoir porté mon fils.
Quand je m’en plains, on me répond que c’est normal. C’est vrai d’ailleurs, et tout le monde s’accorde à dire que si le corps se transforme pendant 9 mois (pour accomplir un miracle quand même), il lui faudra autant de temps pour s’en remettre.
Il y a aussi mes cernes. Et puis mes cheveux. Sans parler de ma cicatrice en bas du ventre.Il y a ma fatigue. Ma sensibilité exacerbée. Mon besoin de cocooning et de réconfort. Ma susceptibilité. Mon corps qui nourrit.
Bref, il y a le post-partum.
Cette période un peu étrange, courte et dense. Qu’on oublie ensuite. Cette parenthèse hors du temps, hors du rythme des autres. Quand on vit en tâtonnant et en chuchotant. Pour ne pas réveiller le bébé endormi sur soi. Quand on se plonge dans son cou, qu’on a les larmes aux yeux de ressentir un amour si violent. Quand ce n’est pas encore tout à fait habituel d’avoir cet enfant là dans notre vie mais que déjà on ne sait plus comment on pouvait exister sans lui.
J’oscille entre l’envie de retrouver mon ventre plat et nos sorties en amoureux, et puis celle d’arrêter le temps pour regarder sans cesse le petit trésor qu’est mon fils. Et j’accepte parce que je sais qu’il est précieux, ce post-partum.
Après la naissance de Rose, j’avais tellement hâte de sortir de ce brouillard. Cette fois-ci je sais comme c’est bref, et surtout je sais qu’on en sort. Alors je pense à tout ce qu’il y a de beau dans cette drôle de parenthèse et je tente de ne pas trop m’arrêter sur les kilos, les nuits difficiles et les matins qui les suivent.
J’aurai bien le temps de perdre ce ventre. Nous aurons bien le temps de nous retrouver tous les deux. Mon Joseph par contre ne restera pas longtemps ce nourrisson qui s’abandonne entre nos bras.