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Revue Dada-Hergé**

Publié le 10 novembre 2016 par Zebralefanzine @zebralefanzine

La revue «Dada» s’efforce de mettre à la portée du jeune public l’art -contemporain notamment-, à traverswebzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,kritik,critique,dada,revue,hergé,georges rémi,tintin,moulinsart,disney,miro,poliakoff,fontana ses représentants les plus fameux : Magritte, Klee, Warhol, Dali, etc.

Le n°213 traite d’un cas particulier, Hergé en l’occurrence (Georges Rémi de son vrai nom), dont l’œuvre est d’abord destinée à divertir le jeune public en lui inculquant certaines valeurs. En effet les enfants connaissent bien les aventures de «Tintin et Milou», qui sont toujours largement diffusées grâce aux efforts de la société Moulinsart pour empêcher que Tintin ne se démode (en vendant par exemple les droits d’adaptation à un producteur de cinéma américain).

Si elle n’a pas la même envergure commerciale que les studios Disney aux Etats-Unis, l’entreprise de Hergé et ses mentors, amis, employés, parents, confrères, est néanmoins en beaucoup de points comparable à celle du cousin d'Amérique. La rédaction de «Dada» fait pénétrer ses lecteurs dans les coulisses des studios Hergé, maison familiale où le père d’Hergé travailla comme archiviste et où cet artiste-entrepreneur fera la connaissance de sa deuxième femme, embauchée comme coloriste.

« La bande-dessinée est le dessin-animé du pauvre » : cette comparaison est parfois jugée vexante, mais elle a le mérite de rendre compte d’une réalité économique et artistique. La «ligne claire», expression utilisée pour décrire le style de dessin mis au point par Hergé, est bel et bien une méthode cinématographique, qui s’avère particulièrement adaptée au public enfantin et explique le succès mondial de la série auprès de celui-ci.

"Dada" cite Hergé : «Mon tout premier objectif, c’est de raconter une histoire, et de la raconter clairement.» La ligne claire est un principe de composition, un principe narratif.

Les aspérités de la biographie d’Hergé (qui fut toujours un artiste « sous influence ») ont été gommées pour faire place à un aspect méconnu : le collectionneur d’art moderne, admirateur de Miro, Poliakoff, Fontana, mécène d’une galerie d’art bruxelloise. Ce violon d’Ingres permettait à Hergé d’échapper aux contraintes de la bande-dessinée et de rêver à une carrière d’artiste plus indépendant.

Le nom d’Hergé vient s’ajouter à la longue liste des artistes modernes que le succès n’a pas suffi à contenter : mais cette histoire n’a pas été jugée digne de figurer dans une revue d’art pour enfants.

« Hergé », revue Dada n°213, octobre 2016, 7,90 euros.


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