Douze titres, douze blues purs et durs dont je vous livre les noms immédiatement : 1. Just Your Fool (Little Walter) 2. Commit A Crime (Howlin' Wolf) 3. Blue And Lonesome (Little Walter) 4. All Of Your Love (Magic Sam) 5. I Gotta Go (Robert Earl Keen) 6. Everybody Knows About My Good Thing (Little Johnny Taylor) 7. Ride 'Em On Down (Eddie Taylor) 8. Hate To See You Go (Little Walter) 9. Hoo Doo Blues (Lightnin' Hopkins) 10. Little Rain (Jimmy Reed) 11. Just Like I Treat You (Howlin' Wolf) 12. I Can't Quit You Baby (Otis Rush)
Première remarque, Jagger et Richards ont eu l’intelligence de reprendre des titres pas très connus dans l’ensemble. Leurs versions sont relativement proches de celles des originaux et ont été enregistrées quasiment en live en studio, sans overdubs. Ce qui frappe immédiatement à la première écoute, c’est que Mick Jagger occupe tout l’espace, on n’entend que lui pour ainsi dire, la voix bien sûr mais aussi l’harmonica quasi omniprésent. Et dieu qu’il chante bien ! Ce n’est pas une découverte évidemment mais il est ici impérial, trouvant des intonations extraordinaires.
Sans entrer dans le détail de chaque morceau, qui sont tous très bons sans aucun déchet, citons-en néanmoins quelques uns – mais chaque nouvelle écoute, m’en fait adorer un nouveau. All Of Your Love est une tuerie monumentale, un beat lourd, la basse martèle les temps de ce blues hypnotique qui pourrait durer toute la nuit sans que je me lasse, ajoutez-y un très léger écho sur la voix et du piano… Rhâââ Lovely ! Sur Everybody Knows About My Good Thing c’est Eric Clapton qui tient la guitare et ça s’entend immédiatement sur ce mid-tempo où la voix de Mick fait des merveilles. Hoo Doo Blues est aussi un truc énorme avec un Jagger au sommet de son art vocal et le CD se clôt en beauté sur I Can't Quit You Baby, avec là encore Clapton au manche, une version plus proche de l’originale que de celle de Led Zeppelin comme on s’en doute.
Avec ce disque les Rolling Stones tapent un grand coup sur la table, prouvant qu’ils restent les maîtres du blues blanc, indétrônables. Tout le groupe est impeccable, j’ai déjà cité Mick Jagger, mais il m’est impossible d’ignorer Darryl Jones qui fait un boulot pas possible à la basse. D’ailleurs le son global du CD est fabuleux, gros son, sentant le graillon. Un CD immense qui s’inscrit dans leur discographie, juste derrière les intouchables Beggars Banquet (1968)/Let It Bleed (1969)/Sticky Fingers (1971) et Exile On Main Street (1972). Pas moins !
Allez old boys, un CD comme celui-là tous les ans et je meurs heureux.