Magazine Journal intime

Poor lonesome shoppeuse

Publié le 21 juin 2007 par Fyfe
En signe de solidarité avec les personnes agées, j'ai profité de mon congé de Pentecôte imposé pour aller faire du shopping.
(ben quoi, je consomme, le pays est plus riche, et l'argent est mieux distribué, non ? Non ? Ah bon ben tant pis, je consomme quand même, désolée)
En soi, rien de très original, sauf que pour une fois le Chéri était avec moi, logique vu que c'est lui qu'on a commencé à refringuer.
Pour mon plus grand plaisir, d'ailleurs, puisque faire du shopping avec le Chéri, c'est un peu comme jouer à la Barbie : budget quasiment illimité, pas de problèmes de fesses trop grosses, de tailles déprimantes ou que sais-je, et pour couronner le tout, tout ce qu'il essaye lui va bien.
Comme d'habitude, l'affaire a été pliée en 7 minutes chrono, c'est-à-dire le temps pour le Chéri de choisir la couleur du costume, de l'essayer, et de le payer.
Et puis, quoi, un moment de faiblesse ? Nous étions à deux pas de la rue de Rennes, la pluie s'est mise à tomber, il m'a parut judicieux de nous abriter dans un magasin de fringues de filles, et là, ce qui devait arriver arriva : j'ai shoppé avec mon homme.
En général, je ne supporte que ma soeurette pour tenir le rôle de shopping partner. C'est la seule avec laquelle je prenne vraiment le temps de flâner dans les rayons, d'essayer d'improbables articles, tout simplement parce que c'est la seule qui me dira honnêtement que j'ai l'air d'un sac dans cette robe housse (ou vice-versa)(parfaitement, on PEUT ressembler à une housse dans une robe-sac, je le SAIS), et qui ne me fera pas culpabiliser de rester 20 minutes dans le même rayon, vu que si elle en a marre, ben elle me le dira, tout simplement...
Le Chéri, lui, ne fait résolument pas partie des gens qui oseront me dire que ce pantalon me donne 3 kilos de plus.
Il a compris, le Chéri, qu'on n'aborde pas impunément le sujet de mon poids.
Même quand ça part d'une bonne intention, je finis par faire passer ses propos gentils pour les pires gougateries, à coup de question perfides et malhonnêtes.
Si j'aborde le sujet moi-même, je devine presque dans son cerveau les ampoules qui clignotent unanimement et hystériquement en rouge.
Le message répété dans les haut-parleurs de ses voies neuronales, je l'entends : "alerte maximum - alerte maximum - sujet tabou repéré - consigne absolue : E-LU-DER - toute autre option sera considére comme kamikaze".
Conclusion : "oui Chérie, il te va bien ce pantalon"
Notez que je ne lui jette pas la pierre (Pierre)(j'peux pas m'empêcher désolée), éviter la crise hystérique dans une cabine d'essayage, c'est effectivement une stratégie acceptable.
M'enfin c'est pas l'idéal pour être shopping partner (comme si je n'avais pas suffisamment de fringues inutiles dans mon placard, ha ha).
Quant à sa capacité à me dire quand il en a assez, elle est inexistante. En réalité, je pense qu'il en a assez avant qu'on ait commencé.
Oh je vois bien qu'il fait des efforts pour s'intéresser ("c'est sympa ce.... ce.... ce truc bizarre avec 3 petits trous et un plus grand.... pour la tête, peut-être ?"), même si sa compréhension de la mode est un peu limitée ("ethnique, tu dis ? Moi ça me fait penser au logo Louis Vuitton. Oui c'est ça, tu ressemble à une valise LV" )(je précise que le motif en question était effectivement marronasse mais rien à voir avec le fameux logo), et sa patience mise à rude épreuve (sincèrement surpris : "Un autre magasin ? Mais on en a déjà fait un là !").
Non, vraiment, cette petite piqûre de rappel ne m'a pas fait de mal : I'm a poor lonesome shoppeuse.
(soeureeeeeeeette, reviens à Paris, steuplaîîîîîîîît !)

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