Je rentre juste d'un voyage d'affaires.
Ca fait classe, hein ?
Bon, ok, pas aussi classe que le "chef de toute toute la gare sans homme au dessus d'elle" d'Ophise, mais quand même. Je trouve.
Ce qui est terrible, dans les voyages d'affaires, c'est qu'on va dans des endroits sympas et ensoleillés (ou pas), mais sans Chéri, sans zami.
24 heure sur 24 avec un collègue / client / chef.
Ou toute seule.
(Qui n'a pas testé les 4 jours en tête à tête avec un bouquin même pas bon entre 19H00 au restaurant (oui, on mange tôt dans ces cas-là), et minuit au lit n'a pas le droit d'affirmer que c'est agréable)
Pour cette fois, je pensais m'en être plutôt bien sortie.
Pas de chef moisi à supporter (et pas de remarque sark*ozystes à tout bout de champ, dieu merci), pas de supérieur tout court d'ailleurs (c'est crevant de se comporter comme une employée modèle pendant x jours sous un regard que l'on a bien senti évaluateur).
Juste une collègue.
Une collègue rigolote, bavarde, expérimentée, franche et pleine répartie.
Cool, on va apprendre plein de choses en s'amusant au soleil, se dit-on joyeusement la veille du départ.
Le premier jour, on n'est plus si sûre que bavarde soit un élément à considérer du côté du positif.
Le deuxième jour, on se demande si "expérimentée" était bien choisi. Péremptoire, oui. Supérieure, sans aucun doute.
Le troisième jour, on se demande bien comment on a pu penser un jour que l'insulte et le mépris (pratiqués ici contre les autochtones), ont pu un jour passer pour de la franchise et de la répartie.
Le quatrième jour, c'est bien simple, on est prêt à égorger le chauffeur de taxi qui se trompe de rue et nous fait perdre 5 minutes avant le largage de la dite collègue devant chez elle.
Mais on se retient, parce qu'il y a encore de la route, putain.
On se contente d'une folle envie d'ouvrir la portière pour la pousser dehors d'un grand coup de pied ; histoire de pouvoir, enfin, après quatre looooongues journées, donner libre cours à sa propre associabilité pathologique et profiter de ce précieux silence.