« Une dépêche approximative de l’AFP est parue dans Lepoint.fr du 12 novembre 2016.
Elle évoque « la victoire de Clinton en voix relance le débat sur le système électoral américain » (environ 400.000 voix de plus que son adversaire, selon des résultats provisoires publiés par les médias américains sur environ 120 millions de votants) et que cette avance peut remettre en cause la légitimité de l’élection.
En apparence sensées, ces analyses doivent être rejetées. Voici pourquoi :
– Le Président est désigné par les Etats en Amérique. La règle était connue de toutes les parties. D.Trump et H.Clinton ont fait campagne en fonction de ce cadre. Maintenant que la partie est jouée, on ne la rejoue pas a posteriori avec d’autres règles.
– Mais surtout, sur le fond, les candidats savaient que l’élection allait se jouer dans une dizaine d’Etats clés. Ils ont axé leur campagne dans ces états et la mobilisation des militants y fut plus importante. D. Trump, par exemple, n’a pas jugé bon d’aller souvent faire campagne en Californie mais plutôt en Floride. Et comme par hasard, la quasi totalité de la dizaine d’Etats stratégiques est tombée dans l’escarcelle de Donald Trump avec un écart se situant souvent autour de 2%.
– Ainsi, dans un système de grands électeurs par état, chaque voix ne pèse pas autant que les autres. Par conséquent totaliser des voix d’Etats où tout est joué (les électeurs y sont a priori moins mobilisés) avec des voix d’Etats clés n’a pas de sens. Autant additionner des carottes et des choux fleurs. Par conséquent, la totalisation des voix populaires aux Etats Unis n’a aucun sens.
– à titre accessoire, si par absurde, on prenait en compte les décomptes des voix pour juger du résultat, on constate alors qu’aucun candidat n’avait la majorité absolue du fait de la présence des 4 candidats.
Que faudrait il faire alors ? Organiser un second tour ?
A titre accessoire, le vote au Sénat et à la chambre des représentants corrobore la volonté du peuple américain de pousser les Républicains.
Plutôt que de remettre en cause le résultat de l’élection avec des arguments fallacieux, il convient plutôt de s’interroger sur les causes de la vague identitaire et nationaliste dans des pays divers comme les Etats Unis (et l’élection de Trump), la Grande Bretagne (et son Brexit), la Hongrie, la Slovaquie, la Pologne, la Russie et la Russie et même l’Autriche qui a failli avoir un Président d’extrême droite.
Quant à l’Italie, elle vient de jeter Renzi…