France : l’Insee ne voit pas le bout du tunnel

Publié le 21 mars 2013 par Icipalabre

L’économie française est à l’arrêt depuis près de deux ans et rien ne permet d’espérer une amélioration rapide de la situation : tel est le diagnostic posé par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) dans sa note de conjoncture de printemps présentée jeudi 21 mars et intitulée « Eclaircie mondiale, l’Europe encore dans l’ombre ».

Alors que l’activité accélère dans les pays émergents, aux Etats-Unis et au Japon, la zone euro aborde le premier semestre 2013 « en ordre dispersé ». L’Allemagne, proche du plein emploi, afficherait une croissance de 0,5% au premier trimestre et de 0,4% au deuxième, dans une zone euro où le PIB ne progresserait que de 0,1 % par trimestre.

La France continuerait d’échapper à la récession mais resterait dans une situation très difficile : son économie est à l’arrêt depuis bientôt deux ans. Après un rebond de 0,8% au premier trimestre de 2011,  la progression du PIB n’a jamais dépassé 0,2% par trimestre. L’Insee prévoit une croissance de 0% au premier trimestre 2013 et de 0,1% au deuxième. L’acquis de croissance à la fin juin 2013 serait même négatif : – 0,1%.

Le climat des affaires reste morose quand il n’est pas franchement mauvais comme dans le bâtiment. Sur fond de détérioration du marché du travail  (74 000 emplois marchands seraient supprimés au premier semestre et le taux de chômage augmenterait pour atteindre 11% à la mi-2013 (10,6% en métropole), la consommation des ménages resterait atone. L’investissement des entreprises, lui, reculerait.

Les moteurs internes de la croissance sont tous à l’arrêt. La reprise, selon l’Insee, ne peut venir que d’un effet d’entraînement du commerce mondial. La demande adressée à la France gagnerait en dynamisme  au premier trimestre 2013, grâce au rebond des importations allemandes et américaines. Une nette accélération des exportations françaises est prévue dans la première moitié de cette année : c’est là un des rares points positifs d’une note de conjoncture bien sombre.