Pierre Moscovici, ministre de l’économie, avec Jérôme Cahuzac et Bernard Cazeneuve, respectivement ancien et nouveau ministre délégué au budget, le 20 mars. REUTERS/Charles Platiau
« Au revoir, Monsieur le ministre », lui lancent gentiment les photographes venus immortaliser son départ de Bercy. Il est 13 heures, ce mercredi 20 mars. Jérôme Cahuzac, qui n’est plus ministre délégué au budget depuis moins de 24 heures, s’engouffre dans une voiture et quitte le ministère où il a travaillé dix mois avec « passion » et « bonheur » et « sans jamais douter » au redressement des finances publiques.
Quelques minutes plus tôt, dans le salon Michel-Debré de l’hôtel des ministres qui surplombe partiellement la Seine, où Pierre Moscovici, Bernard Cazeneuve et Benoît Hamon, plusieurs directeurs d’administration centrale, les principaux membres de son cabinet, émus, et des agents de Bercy étaient venus prendre congé de lui, Jérôme Cahuzac a adressé ses remerciements aux fonctionnaires et à tous ceux avec lesquels il a mené une tâche « passionnante » et « indispensable ».
« Dans cette journée dont je crois que je me souviendrai longtemps », dit-il en évoquant sa démission à la suite de l’ouverture d’une information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale, « la seule bonne nouvelle, ce fut l’annonce de ton arrivée au ministère », lance-t-il à Bernard Cazeneuve avec lequel il a noué d’excellentes relations pendant la campagne présidentielle.
« Succéder à un ami »
« On ne remplace pas Jérôme Cahuzac, on lui succède modestement », lui répond le nouveau ministre délégué au budget. Ce proche de François Hollande et de Laurent Fabius rend hommage à la « grande compétence » de son prédécesseur qui « a forcé le respect de son administration, de ses collègues et des parlementaires ». « Ce n’est pas facile, dans ces circonstances, de succéder à un ami », reconnaît-il aussi. Un peu plus tôt, le ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, a fait de même en saluant « la qualité exceptionnelle du travail effectué par Jérôme dans une maison tellement cruciale pour l’Etat et pour la France ».
L’ancien ministre, ému lui aussi, embrasse chacun de ses ex-collègues. Il quitte la salle de presse du septième étage du ministère comme il y est rentré : protégé de la foule des journalistes par Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve et précédé d’une véritable haie de caméras.