Le ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, a commencé à ajuster son discours sur la croissance. S’il se refuse toujours à revenir sur les +0,8 % prévus par le gouvernement en 2013, jugés inatteignables par la majorité des conjoncturistes, il a reconnu que le mauvais état de la zone euro avait des conséquences sur l’économie française. C’est un premier pas, alors que l’Insee note une nouvelle et forte dégradation du climat des affaires dans l’industrie en janvier.
A l’issue d’une rencontre, vendredi 18 janvier à Dublin, avec son homologue irlandais – l’Irlande préside pour six mois l’Union européenne –, le ministre français a admis que « la France ne pouvait pas renouer avec la croissance économique dans une zone euro en récession ».
Dans ce domaine sensible car il a un impact direct sur le déficit public, censé être ramené cette année sous la barre des 3% de PIB, Paris a un rendez-vous officiel avec la Commission européenne à la fin du mois de mars, date à laquelle la France transmet son programme de stabilité et de croissance. Il comportera des prévisions de croissance et de déficit pour 2013 réajustées.
Dynamique peu favorable
Bercy, toutefois, pourrait devoir accélérer car la Commission européenne rend publiques, le 22 février, ses prévisions macro-économiques de printemps. Compte tenu de l’atonie de l’économie française au début de l’année, il y a de bonnes chances pour que ses prévisions rejoignent celles des organismes internationaux (FMI, OCDE…) qui prévoient une croissance inférieure à 0,5 % et un déficit supérieur à 3 % pour la France.
En janvier 2013, a indiqué l’Insee mercredi 23 janvier, la conjoncture dans l’industrie s’est à nouveau fortement détériorée. L’indicateur synthétique du climat des affaires a reculé de trois points par rapport à décembre à 86 points, soit un niveau qui se situe très en deçà de sa moyenne de longue période. Les industriels français pâtissent de la dégradation des demandes globale et étrangère, qui leur sont adressées et, pour le premier trimestre 2013, les perspectives d’évolution demeurent mal orientées.
Au-delà de la seule industrie, le climat des affaires reste globalement dégradé dans une dynamique peu favorable. Rien de tout cela ne laisse présager une reprise pour les mois prochains.