Magazine Humeur

Avec l’envol des prix de l’immobilier, les inégalités de patrimoine se sont creusées

Publié le 27 novembre 2012 par Icipalabre

Entre 1997 et 2009, la masse de patrimoine brut détenu par les ménages a été multipliée par 1,9 en euros constants et celle des niveaux de vie par 1,3, indique l’Insee dans l’édition 2012 de France, portrait social. Côté patrimoine, c’est d’abord la composante immobilière, portée par le boom des prix, qui a tiré cette progression, suivie par sa composante mobilière  Quant à l’évolution des niveaux de vie, elle a suivi peu ou prou celle de la croissance jusqu’en 2007 puis progressé depuis 2008 malgré la récession.

La forte hausse du patrimoine brut, prévient l’Insee, n’a pas été uniforme et les inégalités se sont creusées. La masse détenue par les 30% de ménages les moins bien dotés, ceux qui ne possèdent pratiquement pas d’actif immobilier, a augmenté à un rythme légèrement inférieur à l’inflation en douze ans. En euros constants, elle s’est tassée.

L’essentiel de la hausse s’est concentrée sur les 60% de ménages les mieux dotés, généralement propriétaires de leur logement. Les 10% des ménages les mieux dotés possèdent en moyenne 35 fois plus de patrimoine que les 50% des ménages les moins dotés fin 2009, contre 30 fois plus à la fin de l’année 1997.  La composante financière a également contribué au creusement des inégalités patrimoniales mais dans une moindre mesure.

Les disparités de niveaux de vie se sont creusées mais elles sont de moins grande ampleur. Entre 1997 et 2009, le niveau de vie moyen des 10% de personnes les plus aisées a progressé de + 29% contre + 20% pour celui des personnes modestes et aux niveaux de vie intermédiaires.

L’Insee rappelle que statistiquement, patrimoine et niveau de vie sont souvent liés, plus dans le haut que dans le bas de la distribution. En 2009, pour les 10% de ménages les mieux dotés en patrimoine brut, l’ensemble des revenus financiers et fonciers représente 35% de leur revenu disponible. Pour les individus vivant dans ces ménages, ils représentent en moyenne une hausse de l’ordre de 13.500 euros du niveau de vie annuel. A titre de comparaison, le niveau de vie médian de l’ensemble de la population se situe en 2009 à 19.080 euros, revenus du patrimoine compris.

En 2009, 3% des ménages cumulent faible niveau de vie et faible niveau de patrimoine. Ce sont plus souvent des ménages jeunes en début de cycle de vie, des personnes seules ou des familles monoparentales.  A l’opposé, les ménages cumulant haut patrimoine et niveau de vie élevé représentant 5% de la population et sont plutôt en milieu de cycle de vie.  Les plus de 50 ans y sont surreprésentés et les moins de 30 ans en sont quasiment absents.

Début 2010, le patrimoine moyen des ménages de moins de 30 ans est de 53.900 euros; il culmine à 358.900 euros pour les ménages de 60 à 69 ans et redescend à 261.300 pour ceux de 70 ans ou plus. Les trajectoires professionnelles influent sur le niveau de patrimoine détenu : une seule année de chômage entraîne un patrimoine plus faible de l’ordre de 4% en moyenne. De même, les ménages ayant connu la précarité de l’emploi ont, à autres caractéristiques identiques, un patrimoine en moyenne 1% moins élevé que les ménages n’ayant jamais connu de tels épisodes.


Retour à La Une de Logo Paperblog