Wally: Hey, ''Big'' George, je sais ce que le monsieur veut, je suis à coté de lui et de toi! Tu n'as pas besoin de crier!dit-il en criant lui aussi.L'éducatrice spécialisée qui les surveille leur dit d'arrêter de déranger le monsieur. Le monsieur, c'est moi. Ça me fait toujours drôle de me faire traiter de monsieur. Et moi de lui répondre:Moi, le monsieur: Ben non, ça me dérange pas pantoute. C'est ben correct.Intérieurement, je suis ''crampé'', j'ai le sourire facile! Le bonheur vient faire son tour entre mes deux oreilles.George repart de plus belle et s'adresse au caissier dans son ''rush'' du midi.George: Hey, monsieur, tu fais une maudite bonne job. Lâche pas, tu vas aller loin dans la vie, parole de George. Two thumbs up's mister! Tu fais de la bonne argent aujourd’hui Buddy!
Le caissier a droit en prime à un beau signe du pouce de notre joyeux drill. Le caissier rit de bon cœur, les filles et les gars dans la cuisine rient de bon cœur malgré l'énorme ''rush''. Tout le monde rit de bon cœur!
Wally: Dérange pas monsieur Patrick, c'est pas de nos affaires!
George me répète la même question tout naturellement trois fois comme si c'était la première fois.Je suis dans un ''twilight zone''. Je vis une pièce de théâtre burlesque. Je me sens comme Symphorien dans un sketch avec Oscar Bellemare. On dirait que Marcel Gamache a écrit l'histoire de mon dîner tellement c'est risible.J'ai toujours eu une fascination particulière pour les trisomiques et leur bonheur facile! Le moment que je vis avec eux me le confirme. J'ai enfin ma commande et je vais m'installer seul dans mon coin.Wally et George viennent s'asseoir à coté de moi!
Je renverse mon verre de coke en m'assoyant. Le coca-cola déborde comme la rivière du Nord de mon enfance au printemps... un peu sur mes pantalons, un peu à terre, un peu sur mon cabaret, un peu partout finalement.Wally se lève et m'offre de partager son coke avec moi. Comme ça, tout naturellement, comme si c'était la chose à faire!Comme un cadre, j'ai un sourire tout croche d'accroché dans la face. Le genre de sourire que mon garçon de 6 mois m'offrait à l'époque le matin en se levant. Wally et George n'ont pas besoin de chercher le bonheur, car ils sont le bonheur!Je suis reparti du snack à patates avec un gros ''smile'' dans la face.J'ai travaillé avec un gros ''smile'' dans la face tout l'après-midi. Je suis arrivé chez nous avec un gros ''smile'' dans la face.Je me suis endormi avec un gros ''smile'' dans la face, j'étais heureux comme un trisomique.http://feeds.feedburner.com/BarbuDeVille