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L’effet Trump, ou la fin des bons sentiments

Publié le 27 janvier 2017 par Observatoiredumensonge

Par IVAN RIOUFOL

Donald Trump, éreinté par les prêcheurs d’amour, en devient estimable. La gauche morale, qui refuse de se dire vaincue, dévoile l’intolérance qu’elle dissimulait du temps de sa domination. Cette semaine, les manifestations anti-Trump se succèdent à Washington, où le président prête serment ce vendredi. La presse ne cache rien de la répulsion que lui inspire celui qui a gagné en lui tournant le dos. Les artistes de variétés se glorifient de ne vouloir chanter pour lui. Des stylistes de mode font savoir qu’ils n’habilleront pas la First Lady, Melania. Des peintres demandent à Ivanka, la fille, de décrocher leurs œuvres de son appartement. Au pays de la démocratie, le choix du peuple et des grands électeurs est refusé par une caste convaincue de sa supériorité. Une victoire de Marine le Pen, en mai, aurait les mêmes effets en France, en plus violent sans doute. Le sectarisme des prétendus bienveillants montre leur pharisaïsme. Les masques n’ont pas fini de tomber.
C’est un monde ancien qu’enterre Trump à la Maison-Blanche : celui des bons sentiments étalés et des larmes furtives, alibis des lâchetés. La vulgarité du cow-boy mégalomane et son expression brutale ne suffisent pas à le disqualifier. D’autant que ses procureurs se ridiculisent. Le mondialiste George Soros, qui avait parié sur la frayeur des marchés, aurait perdu près d’un milliard de dollars. En quelques tweets, Trump a obtenu que Ford annule un projet d’usine au Mexique au profit d’un investissement dans le Michigan. Fiat-Chrystler va également rapatrier une production de véhicules. General Motors promet d’investir un milliard de dollars. Carrier (climatiseurs) va sauver 1 000 postes. Amazon annonce 100 000 emplois et Walmart 10 000. L’effet Trump s’est déjà mis en branle. L’éléphant va casser de la porcelaine. Mais la révolution des œillères, ôtées grâce à lui, est à ce prix.
Il va être difficile, pour les orphelins de l’obamania et les pandores du bien-pensisme, de faire barrage à l’insurrection populaire qui s’exprime, faute de mieux, derrière ce personnage instinctif. D’autant que les Britanniques avant lui ont dit, avec le Brexit, leur même colère contre les faux curés de l’antiracisme. Là encore, les experts qui prévoyaient le pire ont dû s’excuser : la Banque d’Angleterre annonçait une « récession technique » qui n’est pas venue. Le FMI voyait un crash qui a laissé place à une euphorie financière et boursière. Londres pourrait devenir un nouveau Singapour. Non seulement la Grande-Bretagne se porte bien, pour l’instant, mais sa sortie de l’Union européenne (UE), confirmée mardi par le premier ministre, Theresa May, lui redonne le contrôle d’une immigration qui, partout en Europe, bouleverse les équilibres démographiques. Cette liberté risque de faire des envieux.
La panique qui gagne l’UE immigrationniste (voir mon blog) laisse voir sa fragilité, maquillée derrière des coups de menton. Il aura suffi que Trump l’accuse, lundi dans deux interviews à Bild et au Times, d’être « un instrument pour l’Allemagne » et qu’il prédise d’autres sorties après le Brexit pour que Bruxelles s’affole. « Je pense que nous, les Européens, avons notre destin dans nos propres mains », a répliqué crânement Angela Merkel, accusée par l’Américain d’avoir mené une politique d’asile « catastrophique ». En fait, ce que Manuel Valls voit comme « une déclaration de guerre contre l’Europe » est l’énoncé, avec des mots simples et de bon sens, de vérités exposées ici vingt fois. Les critiques de Trump sont celles des « populistes ». Leur désir de reprendre l’initiative sur leur destin est une aspiration que Bruxelles veut ignorer. Son entêtement devient intenable.
L’immigration, sujet central
La maîtrise de l’immigration, sujet dédaigné dans les débats de la primaire du PS et plus encore par Emmanuel Macron, est un thème sur lequel l’impasse est impardonnable. Les procès en xénophobie et en racisme, encouragés par l’humanitarisme officiel et le boy-scoutisme médiatique, ont occulté des phénomènes de substitution de population qui désespèrent de nombreux Français, devenus parfois étrangers dans leur pays. N’en déplaise aux trumpophobes, le président des États-Unis a raison quand il explique, parlant des Européens : « S’ils n’avaient pas été forcés de prendre tous ces réfugiés, avec tous les problèmes que cela amène, il n’y aurait pas eu de Brexit. » Theresa May confirme l’analyse en annonçant que « le contrôle de l’immigration l’emportera sur l’accès au marché unique ». Ce besoin des peuples de se protéger de la mondialisation sans frontières est plus fort que les discours irréfléchis qui sacralisent l’accueil de l’autre et laissent croire au vivre ensemble. Ce week-end, un quartier de Juvisy-sur-Orge (Essonne) a été saccagé par des « jeunes » encagoulés.
Pourtant, ces exaspérations populaires, dont Trump se fait le tonitruant porte-parole, n’ébranlent pas le gouvernement français. Il reste insensible aux alertes d’un électorat à deux doigts de renverser la table. Une enquête Cevipof (Les Échos, mercredi) montre que 64 % des Français estiment qu’il y a « trop d’immigrés en France ». Or les données de 2016 sur l’immigration, révélées par Le Figaro mardi, font apparaître une chute de 16,3 % des expulsions des clandestins. Dans le même temps, les titres de séjour ont augmenté de 4,6 %. Ceux qui n’ont pu obtenir le droit d’asile en Allemagne, après son ouverture à plus d’un million de « migrants », arrivent en France. L’État se montre incapable de répondre à une invasion dans laquelle se glissent des djihadistes. Cette démission prend des allures de débâcle. François Fillon est-il prêt à stopper net ce suicide programmé ? Les États-Unis et la Grande-Bretagne, cités en exemple par Marine Le Pen, donnent la voie à suivre.
Insoumission affichée
Barack Obama parlait d’« extrémisme violent » pour taire l’islamisme. Son successeur n’aura pas cette hypocrisie. C’est l’islam conquérant et antisémite qu’il entend combattre, avec ses alliés musulmans (Égypte, Jordanie, Tunisie, etc.). Sa promesse d’installer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem est à comprendre dans cette perspective d’une insoumission affichée.
Autorité bafouée
« Je suis le candidat qui représente l’autorité », affirme Manuel Valls, giflé mardi en Bretagne par un jeune opposant, puis insulté par un auditeur sur France Inter. La crise du pouvoir paie des décennies de laxisme.

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