Voilà un bon moment que je ne suis pas venue ici … la faute à un bébé prenant, un esprit ailleurs, et surtout à une pas très grande envie d’écrire.
Bref, quand Agnès, du blog Quatre enfants, m’a proposé de raconter ce grand jour où j’ai appris ma grossesse, je me suis dis que de me replonger dans ce moment heureux serait un prétexte parfait pour reprendre mon clavier. Et si Joseph fait une sieste de plus d’un quart d’heure, je devrais même réussir à finir ce texte et à le publier !
J’imagine que pour toutes les femmes c’est la même chose : on se souvient de ce moment de manière très précise et ce pour toute notre vie. Que ce soit pour Rose ou pour Joseph, quand j’y repense, au delà des faits c’est surtout cette vague d’émotions dont je me souviens. Un mélange d’angoisses, de joie, d’appréhensions et même d’incompréhension. Que veut vraiment dire ce petit trait rose ? J’ai à chaque fois pensé tout de suite qu’il y avait « quelque chose », là, tout au fond de mon ventre. Un quelque chose si petit qu’il était encore invisible, qu’il ne signifiait pas encore grand chose. Mais que même si petit, il ne se ferait plus jamais oublier.
J’ai appris que nous attendions notre deuxième bébé un mardi matin.
Grace à la magie de l’échographie et à une visite chez ma gynéco tombée tout à fait par hasard « le bon jour », je sais précisément quand je dois faire mon test de grossesse. N’étant pas une grande patiente, je n’ attends pas d’avoir du retard ou un quelconque signe, je suis déjà fière de moi d’avoir résisté à l’appel des test à faire cinq ou dix jours avant.
Un mardi matin donc, très tôt, alors que François et Rose dorment encore et que dehors il fait nuit, je me lève pour aller au toilettes, j’hésite à faire le test, je tremblote et je le prends. Evidemment je repense aux deux test positifs de ma vie, le premier malheureux et le second qui annoncera la venue de ma première fille. Je me souviens que pour Rose, je n’avais pas eu le temps de remettre le capuchon que déjà un épais trait rose et affirmé était apparu, ne laissant place ni à l’attente ni au doute. Je rêve de le voir s’afficher à nouveau, même si j’ai la trouille au ventre car une nouvelle grossesse me terrifie un peu.
Bon, et bien pas la peine de s’angoisser, la petite case reste blanche, même en plissant les yeux. Je suis déçue, mais je suis surtout fatiguée, je pose le test sur la machine à laver et je retourne me coucher. C’est pas grave, c’était le premier mois d’essai, et je suis bien moins pressée que pour notre premier bébé.
À une heure plus correcte, nous nous levons tous, je me prépare vite car je dois déposer Rose à la crèche avant d’aller à mon cours de yoga. En me lavant les dents, prise d’un dernier espoir un peu stupide j’empoigne le test posé là, je plisse les yeux encore plus fort et … ça marche ! Si, si, en plissant vraiment avec intensité et concentration, je réussis à voir un truc. Un demi trait, trop fin, trop pâle mais bon, il est là. François regarde, acquiesce gentiment mais me dit que non, rappelle-toi pour Rose, un test positif c’est pas comme ça.
Certes, mais quand même, il y a un truc. Moi je l’ai vu. Enfin, je ne m’emballe pas, loin de là. Je me dis surtout qu’un oeuf a dû s’accrocher puis se détacher aussitôt, et ce que je vois là c’est la trace de son bref passage dans mon utérus. Je le sais bien qu’à cause de ces test on est au courant bien trop tôt de nos grossesses, avec le risque de vivre une fausse-couche qui devrait passer inaperçue.
Quand même, en rentrant du yoga, je passe acheter un nouveau test. Je le surveille pendant les cinq minutes réglementaires, et même chose. Un pauvre trait décevant qui ne veut pas dire grand chose. Après envoi de photo sur whatsapp à une amie, et échange de différentes hypothèses, nous en arrivons quand même à la conclusion qu’il y a de l’espoir.
Là, je vais vous épargner les douze test qui suivront (bon, peut être pas douze, mais au moins cinq), les forum écumés pour trouver celle qui avait un-test-négatif-maispastrop-mais-qui-en-fait-était-positif-la-preuve-son-bébé-dort-à-côté-d’elle.
N’empêche le vendredi, (si vous suivez cela fait donc quatre jours que la pharmacienne s’inquiète pour ma santé mentale) j’envoie François acheter un ultime test pour arrêter de passer pour une cinglé, pendant que je prépare nos valises pour aller passer Noël en France. Je jure que c’est le dernier et que je vais arrêter de comparer mes batonnets pour voir si ce fucking trait finit par s’assombrir. Un dernier pipi et là … joie, miracle, joyeuses fêtes, plus de place aux doutes, le test est positif. Whatsapp est formel, François aussi, il y a un micro micro futur bébé dans mon ventre.
Avec tout ça, j’ai même pas eu le temps de m’inquiéter, et moi qui avait si peur et envie à la fois d’être enceinte, je suis juste heureuse. Le miracle a eu lieu à nouveau, et nous sommes à l’aube de tant de bouleversements. Un deuxième enfant ! La grossesse va-t-elle bien se passer ? Est-ce une fille, un garçon ? Enceinte à l’étranger, ça va donner quoi ? Et Rose surtout, ma si petite Rose va-t-elle vraiment être une grande soeur ?
La suite, on la connait, et elle dort à côté de moi
Vous pouvez retrouver les récits d’Agnès, Isabelle et Aurélie.
Et chez vous, ça s’est passé comment ?