Quand on suit un artiste depuis près de cinquante ans, on n’attend guère de surprise lorsqu’il sort un nouvel album. Et Talk About That, en est la preuve. Néanmoins, ne vous méprenez pas, il n’y a aucune critique dans mon propos, juste une constatation évidente.
Aucun disque de Mayall n’est mauvais, il y en a de plus ou moins bons et même d’excellents, c’est tout et après un petit coup de mou au début du siècle, John Mayall s’est retrouvé une nouvelle jeunesse en enchainant des productions de bonne qualité. Ce dernier né s’inscrivant dans ce mouvement.
Depuis 2009 le « vieux » (83 ans) enregistre avec le même groupe, Rocky Athas à la guitare, Greg Rzab à la basse et Jay Davenport à la batterie. Comme depuis toujours, le maître s’est entouré de musiciens de qualité, le bassiste a longtemps accompagné Buddy Guy quant au batteur, il a tapé derrière Junior Wells, Pinetop Perkins et un tas de cadors du Chicago Blues. Un combo basique et sans esbroufe mais de haute tenue, les gars joue la note juste au bon moment, en grands professionnels.
Pour ce CD, Mayall a invité un guitariste prestigieux, Joe Walsh (ex-Eagles) sur deux titres, The Devil Must Be Laughing et Cards On The Table. Là aussi, parties de guitare somptueuses mais discrètes, sans étalage de science ou de rapidité pour épater la galerie. Ce n’est pas le genre de la maison Mayall, vous l’avez compris. Sur quelques titres, une section de cuivres souffle un entrain bien venu pour gonfler les voiles de ce délicieux clipper en route vers les eaux de blues. Mayall se réservant l’harmonica et surtout les claviers, piano électrique principalement. Et puis le chant bien évidemment, avec cette voix reconnaissable entre toutes, pas réellement extraordinaire mais tellement attachante et surtout, toujours égale à elle-même malgré l’âge, restant un des atouts forts du père du Blues blanc.
Un bien bon disque, confortable à l’écoute car fidèle à sa marque de fabrique, impeccable et sans défauts, sans surprises, donc parfait pour les vieux fans…