C’est une question que se pose chaque voyageur sur le départ. Fera-t-il chaud ? Froid ? Il pleut en Australie ? Ai-je assez de cinq objectifs ? Est-ce que j’emporte ces douze romans que j’ai sur ma table de nuit depuis les six derniers mois ? Bref, de quoi vais-je avoir besoin dans mon sac ?
Alors que je sirotais tranquillement ma bière en parlant voyage avec quelques inconnus rencontrés en terrasse d’un café, je me suis souvenu de nos discussions et des listes que nous avions fait Zozo et moi au moment de partir faire notre tour du monde. Et puisque pendant notre blog de voyage de l’année, nous avions plutôt raconté nos aventures au quotidien, le voile n’avait jamais vraiment été levé sur ce moment pourtant si important pour chaque voyageur.
La première liste de choses à prendre dans nos sacs comprenait quatre pages d’items divers et variés. Incluant des vêtements d’hiver, des vêtements d’été, des vêtements de mi-saison, du matériel de dessin, du matériel photo, des caméras, des livres, des consoles de jeux vidéo – oui, DES – et autres accessoires genre pharmacie, guide de voyage, carte, ordinateur. Cela peut sembler, disons-le franchement, complètement con aujourd’hui, mais quand vous êtes dans une démarche de tout quitter et partir sur la route… Dans un premier temps, vous ne voulez pas tout, tout quitter… Vous voulez tout quitter en vous agrippant fermement à quelques brides de votre confort personnel et partir avec.
Devant le fait établi que nous ne pouvions résolument porter chacun notre propre poids ou le faire tenir dans des sacs à dos nous avons épuré au maximum. On a décidé de partir avec suffisamment de fringues pour une grosse semaine – disons dix jours – et de réduire au mieux les autres objets. En fait, le projet n’était plus de faire un sac pour un an et qui renfermerait le nécessaire pour tous nos besoins – puisqu’en réalité, ne sachant pas ce que nous allions faire dans cette année il était impossible de concevoir un tel bagage. On a donc fait un tas de tout ce que nous pensions avoir besoin. On en a chacun sélectionné la moitié pour l’autre et avons laissé le reste.
Du calme l’ami. On se rend vite compte dans ce genre de voyage qu’on a bien moins de besoin que ce qu’on s’imagine ou bien que ce qu’on a dans notre habituel quotidien. Prenons un exemple : Vous avez passé la journée au travail, il faisait chaud, vous avez transpiré et le soir vous devez manger dehors. Passage à la maison, douche, vêtements propres et ensuite resto. En voyage road trip, vous n’avez pas de maison, donc pas de douche, donc pas besoin des vêtements propres. On garde les mêmes et on continue.
Un conseil que nous avons suivi d’un ami – et qui s’est révélé être très bon – était de ne pas prendre les affaires que nous aimions le plus avec nous. Bah oui, une semaine de fringues, ça veut dire globalement que si vous ne portez pas la tenue A, vous portez la B ou une savante combinaison des deux que nous appellerons C. Bref, au bout d’un mois vous avez une piètre opinion de ce que vous portez; au bout de deux, vous ne vous voyez plus vraiment, submergé par un sentiment d’indifférence; au troisième mois, vous avez envie de tout brûler et de vous rouler dans les cendres de vos vieilles frusques fatiguées par votre vie nomade en chantant des incantations celtes. Heureusement, à part votre moitié et vous-même, les gens que vous rencontrez vous voient rarement plus de deux jours de suite. Et puis en trois mois, le temps a changé et est venu le moment de bazarder une partie de vos affaires pour vous adapter à la saison ou au nouveau climat du nouveau pays. Dans notre cas, notre sac était donc une sorte d’objet vivant et changeant – peu, soyons honnête – en fonction des pays dans lesquels nous étions.
Si je devais donner trois objets parfaitement indispensables pour l’ensemble de la durée de notre voyage, je dirai :
1 – Une Fouta : le bazar nous a servi d’écharpe, de serviette, de couverture, d’oreiller, etc… Bref, c’est passe partout, pas bien cher et plutôt beau.
2 – La capote imperméable du sac à dos. Ça peut sembler bête, mais dans certains endroits – en plus de conserver vos seuls vêtements propres au sec – c’est un rempart contre la saleté, le vol ou les crachats…
3 – ça m’arrache un peu le cœur de l’admettre, mais un bon smartphone est un instrument polyvalent et quasiment indispensable de nos jours en voyage. Internet étant partout – ou presque – on s’en est servi presque chaque jour pour trouver notre chemin, trouver des logements ( couchsurfing, hostel, hôtels ), trouver des transports, avoir des cartes et notre localisation GPS. Bref, moi qui était un inconditionnel du couteau suisse, je me suis un peu ravisé pour ces petits pavés qui font au final beaucoup de choses utiles. Et qui pour certains prennent en plus de très bonnes photos.
Ce sont les trois choses qui sont restées avec nous et ont-été utilisées quotidiennement, sans compter appareils photo et nos carnets à dessins ( mais ça ne parlera pas à tout le monde ).
Enfin, je sais que beaucoup de gens autour de moi sont des angoissés de l’oubli au moment de faire leur sac. Mon conseil personnel sera le suivant : Prenez un objet de moindre importance de ce que vous voulez emporter avec vous. Posez-le dans un coin tandis que vous empaquetez le reste et… Oubliez-le. Cela vous débarrassera de la question stressante du : « Mon dieu, je suis sûr que je suis en train d’oublier quelque chose d’important. » Et ce pour deux raisons : la première est que oui, c’est bon – check – vous êtes dans le processus d’oublier ce truc-là. La seconde est que comme par magie, chaque fois que vous allez passer devant, ce bête objet vous fera penser à un autre que vous étiez vraiment en train d’oublier.
Pour notre part, Zozo et moi sommes du genre à faire notre sac à la dernière minute ( cf. Le temps du départ ), et on ne se refera probablement jamais à ce sujet.
Mon fantasme personnel serait maintenant de partir seulement les mains dans les poches. Le mode aventurier ULTIME ! Avec seulement mon passeport et mon portefeuille dans les poches. Et mon smartphone, parce que le GPS est pratique. Et mon couteau, parce que c’est toujours utile. Ah oui, mais du coup, il ne passe pas dans la cabine de l’avion… Bon, bah, je prends un sac alors. Ouais, mais bon, quitte à prendre un sac, je vais pas mettre que mon couteau dedans… Je vais prendre mon carnet de croquis et mes crayons… Et des aquarelles… Et mon appareil photo… Et…
Bref, je ne suis pas prêt de partir les mains dans les poches…
Et vous alors, quels sont vos articles essentiels pour voyager ? De quoi ne pourriez-vous pas vous dispenser ? Et inversement, de quoi pourriez-vous vous dispenser ?
C’est tout pour aujourd’hui. Merci d’avoir lu cet article et merci à Jérôme et Sulivane de la terrasse de la Girafe de me l’avoir inspiré. Si tout va bien question planning je devrais être plus régulier sur mes postes de blog. Je prépare la prochaine BD, mais chute, c’est encore secret.