Témoins de carême

Publié le 02 mars 2017 par Crioult

C'est en ouvrant le missel quotidien et vespéral par Dom Gaspar Lefebvre, (nombre de nos grands-mères le possédaient) que Gisèle qui avait conservé celui de sa mère, fut attirée par les prières du matin. Elle y retrouvait le Pater noster, l'Ave Maria, le Credo que lui faisait réciter chaque matin sa mère, mais aussi ce bel hymne de Saint Ambroise "Déjà l'astre du jour est levé, prions Dieu à genoux et demandons-lui que dans les actions de cette journée, il nous garde du péché..." Suivi du psaume 1 "le sort opposé des bons et des méchants"; un capitule puis un Répons bref (St Matthieu 16, 20 et 30); le je Confesse à Dieu non amputé; plusieurs Orémus, entrecoupés d'acclamations; passages de la Bible; le Des Profondis etc etc.  C'était à quelques jours du Carême.

Gisèle trouva là sa prière du Carême qui lui avait donné un subit et puissant désir, d'y entrer, ce qu'elle n'avait jamais fait parvenue à ses quarante ans. Chrétienne, elle se rendait à l'église aux grandes fêtes, rarement en dehors, à l'exception des vacances où les messes des lieux de villégiature offraient un certain pittoresque et une assistance inconnue. 

Elle tint son engagement, et le miracle opéra au bout de ces quarante jours où Gisèle vécut une reconversion.