La vie est vraiment trop belle vous savez !

Je suis ce genre de personne qui aime sa vie, mais qui parfois, trop souvent même, a des envies d'autre chose, qui rêve d'ailleurs, et qui ne supporte plus son quotidien trop routinier. Même si je souris souvent, j'en ai marre de faire sans cesse la même chose, et parfois même, je déprime.

Et puis arrive le moment ou un drame se passe. Ton enfant se blesse, tu files aux urgences, et on t'annonce que c'est grave.

Là, la vie te tombe dessus, le ciel t'écrase, tes poumons se referment, tu étouffes dans la peur, dans la souffrance, et tu pries pour te réveiller très vite.

Je vous raconte tout ça, car vendredi ma fille s'est "brossé l'oeil" avec sa brosse à dents. Bien sûr elle n'a pas fait exprès, elle a dû faire un mauvais geste. Je pensais que ça allait passer et je l'ai emmené à l'école, prévenant quand même la maîtresse.

A 11 heures, je reçois un appel de celle-ci, me disant que son oeil est très rouge, qu'elle n'arrive pas trop à l'ouvrir et que je devrai l'emmener aux urgences.

A ce moment je commence à avoir peur, à m'en vouloir de ne pas l'avoir emmené aux urgences plus tôt, et je me pose énormément de questions.

Arrivé aux urgences, ils inspectent son oeil, et verdict du docteur ( je reprends ces mots) : "Votre fille à un ulcère à l'oeil, c'est très grave, elle peut perdre la vue !" !!!!

Le médecin s'en va. Je pleure. Je fonds en larmes.

Ils m'ont ensuite fait attendre 3 heures pour que je puisse voir l'ophtalmo, mais celui-ci n'a pas eu le temps et m'a renvoyé chez moi, avec un traitement à lui mettre toutes les heures sur son oeil. Je n'ai pas eu plus d'explications, rien. On a rendez-vous lundi après-midi, c'est tout.

Je suis rentré avec les larmes qui coulaient sur ma joue, ma fille avait les yeux fermés et ne me voyait pas. Elle m'a demandé si elle allait monter au ciel, je lui ai bien sûr dit que non, que c'était juste son oeil qui avait bobo, et qu'elle allait devoir être forte pour le réparer... car des gouttes toutes les heures, ça fait mal.

Et bien sûr, il a fallut que cela tombe le week-end où j'étais maman solo, où mon chéri était sur Paris, que j'avais prévu une soirée pyjama avec les filles, un bon film avec des bonbons ... voilà, je devais parfaitement la soigner pour éviter toute infection, qui pourrait lui faire perdre la vue !! je me suis retrouvée seule à gérer les trois enfants, dont une que je devais soigner, soigner et encore soigner ... avec une pression énorme puisque le médecin avait insisté sur le fait que

Ce moment est pour moi une descente aux enfers. En fait, je vis un cauchemars. En fait, je me rends compte que mon quotidien habituel est parfait, que ce quotidien, cette routine me manque, que je veux la retrouver, que je veux retrouver ma vie normale, que je veux que ma fille n'est jamais eu cet accident de brosse à dents. (Ouai dit comme cela, ça fait drôle !)

Et donc voilà, j'ai passé le week-end à la soigner, à pleurer en cachette, à sourire devant elle, à la faire rire. Je ne pouvais même pas surveiller l'évolution de son oeil puisqu'elle fermait ses deux yeux, j'avais l'impression d'avoir une petite aveugle avec moi, elle se déplaçait les yeux fermés. J'ai passé deux nuits blanches à la surveiller, à la consoler, à la câliner. Et puis dimanche matin, elle jouait, elle riait, elle était bien, et d'un coup, elle a ouvert les yeux !

Ce moment était comme le plus beau jour de ma vie, elle voyait bien, son oeil était légèrement rouge mais aucune infection, elle n'avait presque plus mal. J'ai enfin pu sourire, malgré l'énorme fatigue, je n'avais qu'une hâte ... le retour de mon chéri !!!

Lundi, rendez-vous chez l'ophtalmo, son oeil est guéri. Et là, la joie s'est emparé de moi, j'ai tellement prié, je voulais tellement que tout ça soit un lointain souvenir. Il est encore récent ce souvenir, mais la vie est belle, et ma fille est guérie. Je dois encore lui mettre ses gouttes durant 12 jours, mais plus que 3 fois par jour, au lieu de 8. Et surtout, il n'y a plus de risque d'infection, de perte de vue ou autres. Ma fille peut retourner à l'école, et je vais pouvoir retrouver ce quotidien que je trouvais nul, banale, trop routinière.

Aujourd'hui je suis seule à la maison, et je profite. Je savoure. Je respire l'air merveilleux que l'on m'offre. Je regarde la pluie tomber, cette pluie qui nous permet de boire à notre soif. J'apprécie l'odeur du café. J'écoute les oiseaux chanter. Et je me dis qu'en fait, la vie est belle. Qu'il ne faut pas se lamenter, qu'un drame peut arriver à tout moment, et qu'après c'est trop tard. Aujourd'hui j'ai la chance de pouvoir retrouver mon quotidien, mais d'autres n'ont pas cette chance, alors savourez votre vie. Croyez-moi, elle est belle !