Il y a 10 ans, après un véritable choc dans ma vie conjugale, je pris mon enfant, mon tout petit, sous le bras, et nous nous reconstruisîmes. L' un autour de l' autre, l' un donnant la force à l 'autre.Je n' ai jamais menti à mon fils, mon tout petit. J' ai toujours su trouver les mots, et j' ai toujours adapté l' histoire que je lui racontais avec des mots qu' il pouvait entendre et comprendre. J' ai toujours essayé de lui apporter un récit de ce que je pensai être le plus juste. Le bon comme le mauvais, mes atouts comme mes faiblesses, lui raconter, ce qu' est la joie, et ce qu' est la peine. J'ai toujours favorisé la connaissance à l' ignorance, et j' ai toujours répondu à ses questions. J' ai toujours respecté son identité, mon identité, notre passé, notre présent, afin de protéger notre futur.
Ce futur j' y pensai, oui, je le regardais de là bas, et je me disais que la route allait être encore longue, et que les pavés que j' avais déposé au début du chemin nous assuraient une bonne tenue de route. Et nous avons tenu bon la barre, nous n' avons jamais quitté le chemin, tout les deux main dans la main.
Aujourd'hui, quand je regarde derrière moi, je pense que je n' ai pas été un si mauvais capitaine. Je n' ai jamais fourvoyé mon petit matelot, et il me le rend bien, mon tout petit. Et, alors que la houle s 'annonce, et que la tempête gronde je me dis que, peut être, je ne m' étais pas assez bien préparée à ce futur qui est devenu mon présent. Mon petit matelot, est là, et je dois lui faire traverser cette houle, sans qu' il ne se noie. Je doit garder les yeux bien fixes sur notre cap, et rester telle que je l' ai toujours été. Ne jamais mentir, toujours raconter sa vérité, adapter le langage, lui montrer la joie, et la peine. Comme tout bon capitaine, les questions fusent, ne devrais je pas planter l' ancre, et attendre? Les pavés étaient ils assez lestés, assez lourds, pour nous faire tenir bon le cap? N' aurais je pas du prendre un autre chemin, ne lui montrer que la joie, ne lui montrer qu' un monde ou tout serait utopie?Mais si je l' avais fait, la tempête s' avérerait peut être ( surement) plus rude encore! Alors non, finalement je me dis peut être qu' être maman c 'est aussi savoir leur faire confiance, et leur montrer le monde tel qu' il est, les gens tels qu' ils le sont, et les tempêtes telles qu' elles arrivent. Alors non, finalement je me dis peut être qu' être maman, c 'est aussi descendre a fond de cale et leur remonter un bon ciré jaune, et leur tenir la main quand ils affrontent la tempête avec nous.
Aujourd’hui je me rend compte, que personne, non personne, ne pourra juger un jour mes qualités de mère. j' ai déjà affronté des tempêtes, et celle la ne me fait