Le ciel à repris des couleurs. Partout les bourgeons pointent le bout de leur nez, insolents, à ne plus craindre ni la pluie ni quelque vent d’avril qui les enrhumerait…
Je n’aime pas cet impertinent printemps qui insiste pesament à nous voir sourire, tandis que nos cieux à nous ne sont plus que menaces !…
Notre horizon soudain s’est rétrécit, l’espoir qu’on porte à bout de bras peine à l’éclaicir… Se battre dites vous ? Contre qui, contre quoi ?… Comment affronter cet ennemi silencieux, ce lâche qui se travestit pour mieux vous atteindre ?…
L’angoisse nous tient prisonniers d’un noeud coulant qui, au moindre mouvement se resserre plus fort encore, quoiqu’on pense, quoiqu’on fasse, elle s’empare de nos émotions, colonise nos corps, nous asphyxie et nous épuise sans fin….
Un sommeil sans rêve un moment nous étreint, oubli rassurant entre tant d’insomnies qu’aucune molécule ne réussit à dompter durablement, chaque réveil est un cauchemar qu’on voudrait oublier pour retrouver cette « normalité » d’avant, celle qu’on pensait légitime et solide, mais un instant suffit pour se savoir hélas bien éveillés et à nouveau plongés dans une réalité cataclysmique…
Les journées s’étirent dans une lenteur sadique, chaque quart d’heure est à dompter, chaque demi heure à terrasser…
Les mots devenus impuissants se terrent au fond de nos regards, nos lèvres muselées prononcent nos peurs et nos espoirs en silence, sous quelles fourches caudines nous faudra t’il cheminer pour en vainqueurs franchir l’étroit passage qui nous est imposé ?…
La douceur de l’air nous contraint à le respirer comme on avalait gamin, quelques « fortifiant » amer… À notre corps défendant l’énergie perdure cependant… Le temps passe et péniblement nous enseigne à apprivoiser cette inhumaine peur de ce qu’on ne maîtrise pas… Ce qui n’arrive qu’aux « autres » est bien là, s’imposant à nous comme un « pique-assiettes » au plus sinistre des banquets et il ne revient qu’à toi, qu’à nous, qu’aux medecins de nous en débarrasser !…
Yallah !!!!….