Pour Barbara et Richard Aeschlimann, en lisant Mystique pour débutants d’Adam Zagajewski.
Ce Polonais verrait l'Arno
sans lever les paupières
par la seule toupie des mots
se jouant des barrières,
me disais-je cette année-là,
revenant de Florence
sur ce banc en retrait
dans les jardins de Cracovie -
tout à ma souvenance.
L'étoile filante parlait,
revivant cet émoi
que les arbres vus de là-haut
lui avaient inspiré;
les fleurs vues des tours du Wawel
m'apparaissaient d'en bas
comme en reflet dans l'eau du ciel.
C'était en mai dernier,
j'étais venu pour visiter
le musée dédié à l'ami
de Solidarité,
maître aussi de Zagajewski
dont je lisais là-bas
les poèmes délivrés du temps
tant que des barbelés
en sa Mystique pour débutants.
Dans Le train pour Maisons-Lafitte
il évoquait Czapski
perdant la mémoire des objets.
Mais à Cracovie toupillaient
ses mots lestés de vie.
(À la Desirade, ce 9 avril )