Selon lui, le nom de Plantaire est certainement beaucoup plus ancien que celui de Pantaléon. D'autres lieux-Plantaire existent dans la commune ou dans la région proche (Mouhet par exemple), et il évoque donc une christianisation (ainsi que je l'ai suggéré pour Saint-Jallet) : un culte païen est ainsi recouvert par une sanctification au début du Moyen Age. Il souligne aussi que Plantaire, sous sa forme latine, plantaria, désigne, outre une pépinière de jeunes plants, les talonnières, c'est-à-dire les ailerons attachés aux pieds du dieu Mercure.
Mercure, bronze (h. 170 cm), Jean Bologne
Douai, 1529 - Florence, 1608
Il suggère aussi que l'église a été édifiée près d'une source ayant des propriétés médicinales. Il existe bel et bien une fontaine près de l'église. Et d'autre part il semblerait que l'implantation de saint Pantaléon, saint venu d'Orient, corresponde à des lieux de culte liés à l'eau. Il reste que ceux-ci sont innombrables et ont été attribués à beaucoup d'autres saints. Pourquoi saint Pantaléon aurait-il été choisi ici à l'exclusion des autres ? Jean-Louis Desplaces, dans son Florilège de l'eau en Berry, recensant toutes les fontaines ayant fait l'objet d'un culte ou d'un rituel, ne fait pas mention particulière de la fontaine de l'église.
Une autre piste mérite d'être explorée. La piste végétale des plantaria. Du Plantaire médiéval, qui est aux plantes ce que le Bestiaire est aux animaux et le Lapidaire aux gemmes.