chez Viviane Hamy, janvier 2017,lien 272 pages, 19 euros
Je ne peux m'empêcher de rapprocher la saga des Trois-Gueules de Cécile Coulon, des cycles romanesques de la scandinave Selma Lagerlöf (1848-1940).
D'accord, ni l'époque ni les lieux ne coïncident, mais dans l’œuvre de chacune d'elles, il y a le rôle primordial que jouent la nature, les éléments, la terre, et l'affrontement entre ruralité et industrialisation.
L'une et l'autre y voient des forces que les hommes et les femmes sont incapables de maîtriser (alors qu'ils en ont le désir et s'en croient capables) et qui finissent toujours par forger leurs destins. Pour la suédoise, ça se passe au XIXè siècle ; pour la française, dans la seconde moitié du XXè, au cœur d'un massif montagneux imaginaire du centre de la France. Toutes deux sont des conteuses magnifiques qui inventent des mondes romanesques dans lesquels elles laissent affleurer le fantastique.
Les Trois-Gueules, c'est le nom du pays où s'installe juste après la seconde guerre un jeune médecin lyonnais, André.
Des falaises abruptes, des carrières de pierre, des bois épais, un village à l'écart des voies de communication.
Sous l'impulsion de carriers ambitieux, la population paysanne locale voit arriver en nombre des ouvriers venus d'ailleurs (ils sont couverts de poussière de pierre, on les surnomme les fourmis blanches). Le village change.