L'HEURE QUE JE NE CONNAIS PAS M es yeux ne peuvent pas Titos Patrikios, " Choix de poèmes et de proses ", Revue
se fixer quelque part en permanence
mes mains ne peuvent pas
s'empêcher de toucher d'autres corps
ma bouche ne peut pas
rester fermée aux mots aux baisers
moi-même tout entier je ne peux pas
me tenir sans bouger devant le même paysage.
On dit que le silence et l'immobilité
approfondissent la pensée, que dépassant les choses viles
elle arrive alors à saisir
jusqu'à l'absolu. Ça se peut.
Mais par les propos, les mouvements, les plaisirs
superficiels, banals
j'essaie de faire durer l'éphémère
surtout de retarder autant que possible
la venue de l'heure que je ne connais pas encore.
Phœnix n° 24, Cahiers littéraires internationaux, mars 2017, page 51. Traduction de Myrto Gondicas.