Samedi 11 Juillet, c'était LE concert de l'année dans les Bouches-du-Rhône. Une foule en délire, de la musique d'enfer, des effets de scène monstrueux. Comment ça Johnny Hallyday au Vélodrome ? Ah ah ah je me gausse ! Que nenni ! C'était le concert de Redfish, live at Pertuis (84) !
C'était notre deuxième concert. Batteur, bassiste, chanteur et deux guitaristes, tous informaticiens ingénieurs d'étude. Deux-trois ans de pratique chacun dans nos instruments respectifs ; autant vous dire que ça fait mal aux oreilles et ce n'est pas une question de volume.
Le concert s'est commis dans un jardin, sur une terrasse un peu surélevée, surmontée d'une pergola couverte par des vignes : visuellement très sympa. Et le luxe pour un deuxième concert : un laser rouge, trois spots de couleur (dont un grillé), un projecteur rotatif, un stroboscope, une lumière rouge d'ambiance, et en voiture Simone (ou Janine, je ne sais plus qui était sous cet improbable chapeau) pour le plus grand concert qu'aient jamais connu les innombrables moustiques du coin. On a attendu la nuit pour profiter de ces effets spéciaux dantesques, ce qui nous a permis de profiter de l'apéro !
Notre bassiste nous bassine sans cesse avec une équation qui lie la consommation d'alcool et la façon de jouer sur scène. Pour rester simple, j'ai synthétisé cette équation avec un graphe, et ça donne ceci :
Nous nous sommes donc sagement rabattus sur une bière pour commencer, car la tradition exige qu'il y ait de la bière sur scène pour avoir une chance de la renverser sur quelque chose. Un musicos qui n'a pas d'anecdotes à base de bière renversée sur du matos n'est pas un vrai musicos, et du matos qui n'a pas reçu son baptême à la bière n'est pas un matos de pro. Bon, ok, je déteste la bière et ma canette est toujours pleine. Je l'avais donc posée sagement sur l'ampli (de l'autre guitariste... à ce stade là du concert, je suis encore sobre et lucide). On a enchaîné ensuite sur un petit punch des îles, qui comme chacun le sait, est un breuvage d'une grande perfidie. C'est sucré, c'est léger, ça a une jolie couleur. Et c'est en général la dernière chose dont on se souvient avant de se réveiller dans une position yogique.
La nuit tombe. La scène s'illumine. Une foule compacte et surexcitée d'une quarantaine de quinquagénaires en délire se masse devant la terrasse. Autant vous dire que nous redoutions les premiers jets de petites culottes ; c'est moche de mourir sur scène étouffé par deux mètres carré de tissu. Le concert se passe. Plutôt bien. Pas de morts à déplorer en tout cas (excepté les quelques insectes qui se seront brûlés sur les lampes de mon ampli).
Après notre premier concert, la première critique qui avait fusé, c'était notre jeu de scène. Enfin son absence. C'est étrange car quand je joue, j'ai vraiment l'impression de bouger. Peut être pas comme un Angus Young ou un Frusciante, mais je marque au moins le rythme avec la tête, je bouge les jambes et les épaules, je fais des mouvements de guitare. Bref, le minimum syndical de la bête de scène.
Mais il y a toujours une putain de caméra qui traîne à nos concerts... Je hais les caméras. Déjà, caché derrière un buisson dans la seule zone de la scène que n'éclairait aucun spot, mes maigres efforts devaient passer inaperçus. Mais sur les quelques plans serrés, je devais battre le rythme uniquement avec mes orteils si j'en crois les vidéos. Ça se serait vu si j'avais joué avec des tongues !