E.T. goes home
Publié le 28 avril 2017 par Gilles Poirier
À force de regarder l'horizon monotone ou seules les torchères des autres plateformes illuminent le ciel et quelques super tankers découpent leur formes sur la ligne de séparation entre l'eau et le ciel avec comme rare spectacle un banc de dauphin qui croise au large, on oublie presque que la terre ferme existe un peu plus loin derrière cette ligne plate qui semble signer la fin du monde. Aussi quand par miracle on finit par s'élever en l'air au dessus du tarmac par la seule force des pales du carrosse dans lequel on se trouve harnaché et que celui-ci se met à survoler le delta du Niger aux milliers de méandres dont hélas beaucoup laissent trainer des traces d'hydrocarbures, on se met à respirer. Enfin la civilisation, le retour vers l'humain autrement que celui en combinaison orange et avec un casque de chantier sur la tête ou celui virtuel que l'on retrouve tous les soirs à travers l'écran de son ordinateur ou de la télévision. Et c'est apaisé que l'on se retrouve à circuler à travers les bouchons cauchemardesques de Port Harcourt en direction de l'aéroport. Et ce n'est pas l'épreuve harassante des contrôles interminables de l'aéroport ou l'on doit montrer plus de vingt fois son passeport, son bagage ou son boarding pass et décliner à chaque fois les demandes insistantes pour un petit chop chop ou pourboire en argent sonnant et trébuchant qui va entamer cette sérénité. Le salon Air France dernière étape Nigériane avant de décoller vers ma destination finale. E.T. goes home.
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Gilles Powalsh
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Chapitre 08