Il
ne convient ni de s'appliquer aux considérations spirituelles tant qu'on n'a
pas reçu l'illumination, ni d'en venir à parler de Dieu dès qu'on est comblé de
lumière par la bonté du Saint-Esprit. En effet, là où se trouve la pauvreté,
elle apporte l'ignorance, et là où se trouve la richesse, elle ne permet pas de
parler : alors, en effet, l'âme, enivrée par l'amour de Dieu, désire jouir de
la gloire du Seigneur dans le silence de la voix. C'est pourquoi il convient de
garder une juste mesure dans notre activité pour en venir à parler de Dieu.
Cette mesure donne de la beauté aux paroles évoquant la gloire de Dieu, tandis
que l'illumination nourrit de sa richesse surabondante la foi de celui qui
parle dans la foi, afin que celui qui enseigne soit le premier à jouir par
l'amour des fruits de la science. Le cultivateur qui peine doit être le
premier à profiter des fruits (2 Tim 2, 6).
Saint Diadoque de Photicé : Les propos ascétiques.
Cent chapitres.