Parce que c'est sa plume, j'ai sauté sans tâter l'eau. Sans connaître le fond de l'intrigue, je ne mesurais pas l'impact que ça pouvait avoir sur moi. J'ai joyeusement plongé dans cette histoire...
Je m'attendais à des rires, j'ai été servie !!
Je n'envisageais pas les larmes, j'ai pourtant été submergée...il faut vous dire que cette lecture résonne en vous, en moi...
De Virginie Grimaldi, j'avais adoré " Tu comprendras quand tu seras plus grande", je découvrais qu'elle maniait les émotions avec générosité, qu'elle peignait les nuages de la vie pour mieux mettre en avant les éclaircies. Pour ce dernier roman, j'ai lu depuis qu'elle l'avait écrit "dans le rire et les larmes", comme je le comprends maintenant...
" Je ne t'aime plus. "Il aura suffi de cinq mots pour que l'univers de Pauline bascule.
Installée avec son fils de quatre ans chez ses parents, elle laisse les jours s'écouler en attendant que la douleur s'estompe. Jusqu'au moment où elle décide de reprendre sa vie en main.
Si les sentiments de Ben se sont évanouis, il suffit de les ranimer.
Chaque jour, elle va donc lui écrire un souvenir de leur histoire. Mais cette plongée dans le passé peut faire resurgir les secrets les plus enfouis."
J'ai dégusté les pépites que distille l'auteur. Le ton sincère et intime, les instantanés de vie qui paraissent si proches, l'auto-dérision libératoire, les clins d'œil à ses précédents romans, le regard bienveillant envers le cocon familial qui blesse parfois et pourtant qui est aussi le seul réconfort inconditionnel... J'ai attendu les lettres que Pauline écrivait à Ben, j'ai discuté avec son psy, j'ai voulu moi aussi acheter la maison de vacances qui me fait rêver depuis toute petite, mais surtout, j'ai vraiment eu de belles tranches de rigolades ! Le fameux passage du jogging en famille à été lu à voix haute à mon compagnon, parce qu'il fallait bien que je justifie mes éclats de rire vraiment pas discrets...
...et puis quelques chapitres plus loin, quand le voile se soulève derrière la séparation, quand la voix de Ben révèle ce que Pauline veut oublier, j'ai pris une claque. L'hydrocution dans cette piscine de couverture qui pourtant paraissait si bleue et inoffensive. Et là encore, j'ai dû expliquer mon effroi à mon compagnon. Un secret que je n'ai pas vu venir, une déchirure que je ne peux révéler ici sans gâcher la lecture de ceux parmi vous qui liront le livre. Un sujet pas souvent évoqué, mais que vous devinerez si je vous dit qu'il rejoint mes pires cauchemars du moment, à moi qui suis enceinte actuellement. (Je vous l'avais dit, que cette lecture résonnait en moi. En même temps elle m'a permis de parler de mes peurs exacerbées aux hormones, de mesurer encore plus la chance et le fragile dans mon parcours déjà sensible, d'admirer la résilience de Virginie et des autres).
Alors voilà, ce roman n'est pas un roman "feel-good" qui vous fera sentir légère et reboostée à bloc. Ces pages ne sont pas dopées au happy-end et ne vous feront pas croire aux contes de fées. Mais grâce au talent de Virginie Grimaldi qui signe ici son roman le plus personnel, vous ferez le plein d'amour brut, assurément. Et après vous avoir remué avec le plus sombre, touché, malmené même, cette lecture vous donnera envie, comme à son héroïne dans la dernière phrase de vous "fabriquer une jolie vie", assurément !
La page facebook de Virginie Grimaldi: https://www.facebook.com/FemmeSweetFemme/
Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie, Virginie Grimaldi, éditions Fayard (mai 2017), 464p., 19€.
Blog littérature jeunesse, blog livres, blog lecture, blog livres ados