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Interview réalisée pour Superposition

Publié le 09 mai 2017 par Paristonkar @ParisTonkar

Interview réalisée pour SuperpositionTon parcours en quelques mots ?
Très jeune, j’ai eu une envie d’écrire des livres mais aussi dessiner des histoires. Pour le coup, j’ai consacré tous mes efforts et mes apprentissages dans ce sens. Quand le graffiti arrive à Paris au début des années 80, je me sens tout de suite concerné par ces écritures « étranges » sur les murs puis je commence à taguer vers 1985, ce qui va changer ma vie puisque de cette pratique « illégale » va naître mon livre Paris Tonkar publié en 1991. Un premier pas dans l’édition… Mais aussi ma pratique de la peinture avec une première exposition en 1992 à l’espace Chapon lors de l’événement « Paris graffiti ». La bande dessinée arrive plus tard en 1999 : je deviens scénariste à temps plein ! J’ai également une formation universitaire à la Sorbonne en histoire médiévale et en histoire de l’art : des bases solides pour travailler et apprendre à apprendre.

Pourquoi le street-art ?
Tout simplement parce que j’aime créer des œuvres dans la rue avec ce sentiment d’y laisser une trace ou une création qui, par nature, est éphémère : collages ou murs. En outre, j’aime aussi l’idée de me dire que je mets des couleurs dans la rue grise et sans âme. L’art de rue est d’abord un moment d’échange avec les gens et c’est aussi un espace où tout est possible pour l’art : photographie, installation, collage, muralisme et audiovisuel. Je considère la rue comme un des supports possibles pour ma création. J’adore peindre devant des gens car la communion qui s’installe lors de ces réalisations ajoute une part mystérieuse et éthérée à ma vision du monde que j’aime retranscrire sur un support défini.

Interview réalisée pour Superposition
Comment définirais-tu ta « patte », ton univers ?
Je suis un ardent partisan du Beau et de la couleur. Celle-ci est très présente dans mon travail tout comme le symbolisme. Un jour, un critique d’art américain a défini mon travail en peinture comme suit : « Il y a du Keith Haring dans votre travail tout comme du Basquiat mais ce n’est ni du Haring, ni du Basquiat mais du Tarek ! »… Je pense qu’il avait mis le doigt sur ma vision de l’art qui reprend celle de ces deux excellents peintres : ma peinture est à la fois populaire mais sans concession, très cérébrale et réfléchie mais accessible, authentique et universelle, brute mais construite. Elle aussi complexe que ma personnalité traversée par de nombreux questionnements et des identités multiples. La bande dessinée, le graffiti, la calligraphie, le pop art, la figuration narrative et le symbolisme sont les ferments de ma production picturale.

Quelles sont tes inspirations ?
Mes références sont multiples et en dresser une liste exhaustive à la Prévert ne pourrait donner qu’une idée parcellaire de mes sources d’inspirations. Je pense qu’un souffle intérieur guide ma main sur la toile et me permet de réaliser ce qu’il y a de plus profond dans mon for intérieur. J’apprécie l’art pariétal, le vaudou et les expressions artistiques traditionnelles ou primitives. Je suis curieux et tout ce qui peut m’apporter une richesse supplémentaire dans mon imaginaire, je le prends puis le case dans un coin de ma tête. Mon peintre favori est Kandinsky…

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Quelles sont tes obsessions ?
La rigueur et l’envie de bien faire en allant jusqu’au bout des choses…

Trois adjectifs qui te définissent / définissent ton travail ?
Sincérité, jovialité et régularité.

Est-ce que tu es plutôt un oiseau de jour ou de nuit ?
Un hibou.

Pourquoi avoir choisi ce médium / ces médiums ?
Je n’ai rien choisi mais ils ont décidé de faire partie intégrante de ma vie : la photographie, la peinture, la calligraphie, l’écriture et le muralisme sont des facettes de ma personnalité. En quelque sorte des manifestations de mon être.

Peux-tu me parler de l’écriture ?
C’est une discipline qui nécessite de la rigueur et de la constance. Dans un monde où la médiocrité est devenue la règle, seule l’art d’écrire permet de reconnaître ceux qui travaillent. On ne peut guère mentir lorsque l’on se retrouve devant la page blanche. L’encre est une amie pour les véridiques et un poison pour les hypocrites.

Que vas-tu exposer à la Galerie Superposition ?
Une sélection de mon travail actuel avec des œuvres accessibles en terme de prix pour que tout un chacun puisse acquérir de l’art naturellement.

Interview réalisée pour Superposition

Quel message veux-tu porter dans tes œuvres ?
J’aime à penser que mon message de paix, d’amour et de joie touche les gens… Je ne suis pas forcément attiré par le côté sombre de l’Homme ou de la société et cela se ressent dans mon travail. Il m’arrive d’être sombre et dur mais c’est avant tout pour montrer les travers de notre monde. Je déteste l’injustice et l’intolérance.

Est-ce que tu te définis comme étant un artiste engagé ?
Non. Je ne suis pas un artiste engagé mais un citoyen engagé. L’art est par essence un engagement quand on le vit tous les jours comme une recherche de la liberté.

Quels sont tes rêves et tes projets ?
J’ai fait un rêve, celui de peindre un jour avec des artistes de tous les continents un mur qui n’aurait ni commencement ni fin, sur lequel nous laisserions un message d’amour et de paix.

Interview réalisée pour Superposition

Souhaites-tu me parler d’autres choses auxquels je n’aurais pas pensé ?
J’invite les lectrices et les lecteurs de cette interview à venir à la galerie Superposition pour y découvrir mes créations car l’art est avant tout un moment de partage et doit se vivre dans la réalité et non dans la virtualité.

Interview : Alexis Fantozzi (Trafalgar Magazine)

Pour infos :

Exposition Akkanobi de Tarek jusqu’au 15 mai à la galerie Superposition [in situ + ex situ] à Lyon.

Galerie Superposition
11 rue Longue à Lyon
Ouvert du mardi au samedi de 10h00 à 19h00.



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