[SOUS UNE CLAIE DE ROSEAUX]
s ous une claie de roseaux grillage à larges carreaux tressée de branches nues l'arbre qui rampent tordues le long des roseaux avec de minces écarts parfois. Devant par une trouée du feuillage le lac. Dessus s'avance une presqu'île à l'extrémité parfaite.
Toujours ces nuances de verts se succèdent se chevauchent s'entrelacent. Un toit de tuiles brunes mêle sa touche au feuillage. Voilà le puits où mourir de soif fontaine dès l'origine sèche.
Percevoir le vent se lève en saccades les pétales des cerisiers le lent mouvement du jour sur les frissons du lac. Verts sur verts ce sont échos de feuille en feuille répétés frémissements et cœur
où paix coule entre les doigts fuit aussi.
Il faut savoir attendre dépris du mouvement le moment où
une chute de pierre scintille la voie lactée
le rocher minuscule est plus grand que soi
aller sur la presqu'île en goûte le silence souffle du vent balance les arbustes. Il y a
des nénuphars guettent les reflets de lune.
Peut-être que le corps prend forme.
Benoît Conort, " Jardins d'hier ", 2, in " Jardins ", Sortir, éditions Champ Vallon, Collection de littérature recueil, 2017, page 76.