Surtensions d'Olivier Norek : la violence à l'état pur

Publié le 26 mai 2017 par Aniouchka

Il m'a fallu attendre le troisième tome de la saga Victor Coste pour découvrir le talent d'Olivier Norek. Surtensions est un polar implacable, nerveux et hyper réaliste qui m'a mis une claque dont j'ai eu du mal à me relever.



Quatrième de couverture : Cette sœur acceptera-t-elle le marché risqué qu'on lui propose pour faire évader son frère de prison ? De quoi ce père sera-t-il capable pour sauver sa famille des quatre prédateurs qui se sont installés dans sa maison ? Comment cinq criminels - un pédophile, un assassin, un ancien légionnaire serbe, un kidnappeur et un braqueur - se retrouvent-ils dans une même histoire et pourquoi Coste fonce-t-il dans ce nid de vipères, mettant en danger ceux qui comptent le plus pour lui ? Des âmes perdues, des meurtres par amour, des flics en anges déchus : la rédemption passe parfois par la vengeance...
Mon avis : Difficile pour moi de vous parler de ce livre sans aborder l'immense paradoxe qu'il a provoqué chez moi. Je vous exposerai donc deux points de vue : celui de la raison et celui des émotions.
Commençons par la raison : Surtensions est, à tous points de vue, un excellent roman policier. L'intrigue, faite d'autant de pièces de puzzle venant s'imbriquer dans une vue d'ensemble romanesque mais bien cohérente. Les personnages, forts et réalistes, à l'image de Victor Coste, ce capitaine de police à la dérive après l'affaire de trop. Et l'écriture d'Olivier Norek, nerveuse et tout en tension, qui rythme le roman du début à la fin. S'il n'y avait que la raison, je vous dirais de vous jeter sur ce livre les yeux fermés.
Mais il y a les émotions. Ces émotions mises à vif par ce roman qui m'a laissé l'impression d'avoir été saignée à blanc puis laissée pour morte dans une ruelle sale. Pour des raisons liées à ma personnalité, à ma sensibilité et à une certaine connaissance du milieu policier, j'ai très mal vécu l'hyper réalisme de ce livre. La violence omniprésente, celle de la banlieue parisienne, de la prison ou des commissariats de police m'a renvoyée à une réalité qui, malheureusement, existe dans la vraie vie, juste à côté de chez moi. J'ai lu ce roman sans aucun filtre et certaines scènes m'ont été littéralement insoutenables, nécessitant plusieurs jours pour les oublier.
Bien souvent, qu'on le veuille ou non, les émotions prennent le dessus sur la raison. C'est pourquoi je ne pense pas lire d'autre roman d'Olivier Norek, du moins de la saga Victor Coste. En revanche, si la violence et l'injustice vous affectent moins que moi, je vous encourage vivement à découvrir cet auteur qui mérite largement sa place d'incontournable du polar français.
Le livre : Surtensions d'Olivier Norek Editions Pocket (2017), 469 pages Publié initialement aux éditions Michel Lafon
Je remercie les éditions Pocket pour cette lecture.