On peut remarquer, que à l'image de Parzival de Wolfram von Eschenbach (1170 en Bavière - 1220), de très nombreux récits « arthuriens » du Moyen-âge se désintéressent rapidement de la figure d'Arthur.
En dehors de ceux qui racontent les circonstances de son accession au trône, et avant, sa conception magique, son enfance cachée, son avènement miraculeux ; ou de sa disparition, la trahison de Mordred, la bataille finale, sa mort ou son départ vers Avalon ; la plupart des romans arthuriens font de lui un personnage secondaire, ou plus exactement un « élément de décor ».
Ses victoires sur les saxons, sa conquête de la gaule … passent presque inaperçus – dans la matière de Bretagne à partir de XIIe s. En fait, Arthur fournit un contexte suffisamment vague et glorieux pour narrer les aventures d'autres personnages, ses « chevaliers ». La « table ronde », et son roi, Arthur, fournissent un point d'ancrage à ces récits, un cadre narratif, un « indice d'historicité ».
Typiquement, un roman arthurien postérieur à 1160 commence à la cour d'Arthur, la plupart du temps pendant une fête. Un défi est lancé, auquel un ou plusieurs chevaliers répondent, dans des circonstances qui varient énormément d'un récit à l'autre, avec cependant des épisodes récurrents. Le récit suit alors les étapes d'une Quête, c'est à dire d'une suite d'aventures et leurs progression vers le but fixé par le défi à travers un certain nombre d'obstacles et de rencontres. La cour d'Arthur, est le lieu d'où se lance et se relance l'action, puis le lieu où elle est racontée et reconnue...
La littérature arthurienne a souvent été vue comme l'expression la plus idéale et la plus parfaite de l'éthique chevaleresque. L'aventure - de même pour la Quête - est propre aux chevaliers, elle n'a rien en commun avec le monde du vilain, qui n'en a jamais entendu parler, et se contente du sort que le ciel lui a imposé. le chevalier, au cours de tournois ou de batailles, peut exhiber sa valeur, son courage, son honneur, sa capacité à agir: en un mot: la "prouesse" révèle combien le chevalier est preux, et "prud'homme".Une autre valeur propre au monde arthurien est l'égalité entre les chevaliers, la Table Ronde, en est le symbole le plus éloquent. Toutefois, malgré cette égalité proclamée, chaque roman arthurien met en avant un chevalier ( parfois deux) et en fait le modèle du comportement chevaleresque: Lancelot dans le Chevalier de la Charette, Yvain Le chevalier au lion, Perceval et Gauvain dans le Conte du Graal. A la différence des des héros de l'épopée ( La chanson de Roland ) dont les exploits sont collectifs, le héros arthurien est la plupart du temps solitaire. C'est l'émergence du destin individuel ...Sources: Arthur de Alban Gautier ( Ellipses)