Exemple : chevreuil.
Je m’attendris et même je pleure encore si je regarde le film Bambi.
Alors en frapper un… sur le coup, ce n’est qu’un malencontreux accident. Qui n’a de dégâts qu’une calandre et une portière. Qui n’a de conséquences que de voir deux bons samaritains américains s’arrêter aussitôt et «scotcher» les phares dégingandés. Et me dire qu’il n’y a rien à faire : même pas appeler la police ou un gardien de la faune. Personne. Rien. Que de continuer notre voyage. Ce que j’ai fait.
Mais voilà, ça fait huit jours, et je le revois ce chevreuil foncer sur ma camionnette. Je le revois sur le bord de l’autoroute à trembler de toutes ses pattes longues et effilées. Bien sûr tout me le rappelle : l’assureur à appeler, l’évaluateur à recevoir, le débosseleur à contacter. Raconter, revivre. Et même en rêver.
Ce n’est pourtant qu’un animal qui n’a rien compris au Code de la route. Qui ne comprend rien à ces humains qui ont envahi son territoire.
Ce n’est que de la sélection naturelle.Mais Darwin avait-il un totem?