Je n’y ai songé qu’a postériori... mais y’a pas longtemps, c’était vendredi 13.
Bien sûr, vendredi 13, c’est particulier. On peut croire que ça porte bonheur, que ça fera gagner des soussous, rencontrer l’amour, trouver des billets sur le sol, briller le soleil, murir les fruits et fleurir les roses. On peut aussi croire que les pires malheurs s’abattront sur le monde et sur chaque individu, qu’il vaut mieux éviter de sortir, de croiser un chat noir, et, horreur suprême, de passer sous une échelle.
Pour ma part, j’ai pris le parti de croire que le vendredi 13 porte bonheur.
Le dernier vendredi 13 en date, donc, après avoir joué au lotto, je me rends au bureau. La journée commence normalement, allumer le PC, vérifier les mails, se rafraîchir le gosier avec un grand bol de lait de soja au chocolat. Oups, je renverse plein de lait de soja en voulant approcher la tasse de ma bouche, le tout sur mon gilet beige (c’est toujours plus rigolo de renverser sur du clair). Gilet qui est comme neuf, puisqu’il s’agit d’un don de ma môman, que je mets pour la première fois.
Je nettoie, je frotte, j’humidifie et je parviens à récupérer un gilet tout propre.
Vendredi 13, je vous dis. Que du bonheur.
Fin de matinée, nous décidons avec Mostek d’aller voir les Little Pet Shop, histoire de s’en offrir un petit. Direction le magasin de jouets. Où se trouvent des Hello Kitty argh. Je résiste tant bien que mal et nous faisons le tour du magasin à la recherche desdites bestioles craquantes. En vain, y’a rien. C’est inadmissible, je vais me plaindre, écrire, réclamer, supplier...
En désespoir de cause, nous arpentons le magasin, histoire d’admirer les charlottes aux fraises new version (bof), les barbies qui m’ont toujours fait rêver (elle a la taille Mannequin, c’est bon, c’est sain, c’est équilibré...) et autres jouets débiles mais si mignons. Soudain, je repère un truc rigolo et écœurant : des poissons remplis de liquide, mais opaques (les poissons, pas le liquide qui lui est transparent et coloré, vous suivez ?). Le liquide ne peut s’apercevoir qu’en poussant sur le bide du bestiau à arêtes, afin de faire sortir un genre de grosse bulle pleine de liquide et d’autres plus petits poissons. Rigolooo je vous dis. Alors, avec Mostek, on s’amuse comme des gosses (qu’on est toujours, là, au creux de la cervelle et au centre du cœur) et on teste ces jouets d’un goût vraiment douteux : le Nemo bien rouge, le poisson bien jaune, le requin bien méchant. Et on pousse pour voir l’intérieur. Moi sur le Nemo. Mostek sur le requin. Pas de bol, le requin, il a dû mordre dans sa bulle interne pour tenter de dévorer les pêchons qui s’y trouvent, car le liquide qu’il contient est soudain propulsé en un jet violent et jaune. Un jet qui se dirige, vraiment vraiment pas de bol, droit sur moi. Voilà mon décolleté plongeant et mon gilet beige à peine remis des affres du lait de soja au chocolat complètement maculés d’un liquide visqueux et jaune pisse...
Mostek se confond en excuses, mais je vois bien qu’elle est morte de rire. Y’a vraiment qu’à moi que ça arrive, tchu. Je supplie une vendeuse de me donner accès à de l’eau, au cas où ce produit serait hautement toxique, genre Ebola liquide ou paludisme mutant. Je nettoie, enfin j’étale, la tache jaune, sur mon gilet plus très neuf. Puis je rentre chez moi pour ne plus en ressortir. Ça vaut mieux.
Dans ma malchance, j’ai eu un bol fou, avouez : le jet jaune aurait pu m’atteindre à l’œil... Et là, vu la substance, c’était direction l’hôpital, désinfection, analyses, collyres et j’en passe, afin d’éviter de le perdre, cet œil. On n’est jamais trop prudent ma bonne Dame.
Vous voyez que le vendredi 13 porte bonheur. Et une illu de Flo, que je remercie, elle le vaut bien.