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Nuno Judìce | Un thé dans la véranda

Publié le 20 juin 2017 par Angèle Paoli

E enquanto as ondas rebentavam na linha da praia, Nuno Judìce,
Nuno Judìce  |  Un thé dans la véranda
Nuno Judice devant le stand des éditions de Corlevour
(Marché de la Poésie, Paris, samedi 10 juin 2017)
Ph. D.R.

UM CHÁ NA VARANDA
e o vento soprava nas frestas das portas e das janelas
da varanda, a senhora de vestido de flores
mexia devagar o chá que arrefecia, e nem
se dava conta de que a mão que fazia o gesto
de mexer o chá seguia o erguer dessa onda que
se fez mais lenta para que ela não parasse o movimento
do braço, e os dedos segurassem com
mais força a colher. Talvez um piano, escondido
na sua cabeça, seguisse o ritmo desses dedos
que eu via, do meu canto, encostado à porta
que o vento insistia em abrir para chegar
até à mesa onde a senhora se sentava,
e agitar o vestido até que as flores se desfizessem,
deixando cair as pétalas na chávena
de chá de onde ela tirou a colher, para
beber o seu chá de flores olhando
para as ondas que rebentam na linha da praia.
Navegação de Acaso, Dom Quixote, Lisboa, 2013.
Nuno Judìce  |  Un thé dans la véranda

UN THÉ DANS LA VÉRANDA P endant que les vagues éclataient sur le bord de la plage, Nuno Judìce,
et que le vent soufflait dans les rainures des portes et fenêtres
de la véranda, la femme vêtue de fleurs
remuait lentement le thé qui rafraîchissait, et ne
se rendait pas compte que la main qui faisait ce geste
suivait le lever de cette vague se faisant
plus lente afin de ne pas arrêter le mouvement
du bras, et que les doigts puissent suivre avec plus
de force la petite cuiller. Peut-être qu'un piano, caché
dans sa tête, suivait le rythme de ses doigts
aperçus, dans mon coin, appuyé à la porte que
le vent persistait à ouvrir, pour aller jusqu'à
la table où la femme s'était assise, et à agiter
le vêtement jusqu'à ce que les fleurs se défassent,
laissant tomber les pétales dans la tasse
de thé d'où elle avait tiré la cuiller, pour
boire son thé de fleurs en regardant
les vagues déferler sur le bord de la plage.
Naviguer à vue, poèmes, Revue Nunc | Éditions de Corlevour, 2017, page 33. Traduit du portugais par Béatrice Bonneville-Humann et Yves Humann.

Nuno Judìce  |  Un thé dans la véranda


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